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Procès des anti-Arkema : une victoire pour les militants de Lyon

Le 15 mai, la cour d’appel de Lyon a confirmé la relaxe de sept militants s’étant retrouvés en procès après leur action anti-Arkema du 2 mars 2024. Un des militants a été condamné à une amende pour « rébellion » contre les forces de l’ordre.

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Procès des anti-Arkema : une victoire pour les militants de Lyon
Des militants lors d’une action contre Arkema à Pierre-Bénite, le 2 mars dernier.

Nouvelle étape dans le parcours juridique des militants d’Arkema en procès après leur action spectaculaire du 2 mars 2024 au sein de l’usine Arkema, à Oullins-Pierre-Bénite.

Jeudi 15 mai, la Cour d’appel a confirmé la relaxe de sept des huit militants poursuivis pour « participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations ». L’une de ces sept personnes a tout de même été condamnée pour « rébellion » contre les forces de l’ordre. Le huitième militant a quant à lui bien été condamné pour participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations.

« Une décision qui rappelle que dénoncer les atteintes grave à l’environnement est un droit et non pas un délit et qui fait du bien dans un contexte de plus en plus répressif à l’égard des manifestants et des militants engagés pour la défense des droits humains », a commenté sur LinkedIn, un de leurs avocats Amid Khallouf.

Action anti-Arkema : avant le procès, des gardes à vue « dégradantes »

Pour mémoire, le 2 mars 2024, Extinction Rebellion et Youth for Climate ont co-organisé une action sur le site de l’usine Arkema responsable selon eux de la pollution aux Pfas, des « polluants éternels » qui contaminent le Rhône et particulièrement la commune d’Oullins-Pierre Bénite, où se trouve l’usine.

300 militant·es s’étaient rendus sur le site de l’usine et certain·es s’étaient introduit·es dans l’enceinte du lieu pour déployer des banderoles, dont une avec une grande tête de mort noire où l’on pouvait lire le mot « poison ».

Huit personnes avaient été placées en garde à vue, pendant 48 h. Une durée jugée excessive pour l’une des militantes que Rue89Lyon avait pu rencontrer en amont du procès. Elle nous avait fait le récit d’interpellations « violentes », d’interrogatoires et de conditions de garde à vue « dégradantes ».

Procès Arkema : les allers-retours juridiques

En première instance, le 5 juillet 2024, le tribunal correctionnel avait relaxé les militants en estimant que de telles condamnations représentaient « une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression ». Vingt jours plus tard, le parquet de Lyon avait annoncé faire appel de cette relaxe.

Au procès en appel, que Rue89Lyon avait suivi, les militant·es ont dénoncé un « acharnement judiciaire », alors que la question des Pfas s’invitait de plus en plus dans le débat public. Les poursuivis ont reçu des soutiens de choix : Anne Grosperrin (Les Écologistes), vice-présidente de la Métropole de Lyon en charge de l’eau et de l’assainissement, et Marie-Charlotte Garin, députée (Les Écologistes) de Lyon, l’une des figures de la lutte contre les polluants éternels à l’Assemblée.

Malgré tout, l’avocat général avait requis de quatre à six mois de prisons avec sursis pour les prévenus pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences », et demandé de condamner l’un d’entre eux pour rébellion. Ce dernier, interpellé sur un parking, avait retenu un policier en civil qui tentait d’administrer un croc-en-jambe à un manifestant.

Ce jeudi 15 mai, il a été condamné pour « rébellion » face aux forces de l’ordre et a écopé d’une amende de 300 euros d’amende.


#Pollution aux Pfas

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