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Législatives : l’union de la gauche coince à Villeurbanne et Vénissieux

Les négociations continuent pour l’union de la gauche aux législatives. Dans le Rhône, deux villes crispent : Villeubanne et Vénissieux.

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Mairie de Villeurbanne

Les écologistes s’en sortent bien. Leur négociation avec la France Insoumise, avec qui ils ont signé un accord pour les législatives, leur a permis d’obtenir d’avoir des têtes de liste dans quatre circonscriptions dans le Rhône et à Lyon, sans adversaire à gauche.

Premier arrivés, premiers servis ?

Le parti socialiste et le parti communiste poursuivent quant à eux les négociations et espèrent aussi décrocher des têtes de liste dans certaines circonscriptions du Rhône. En réalité, chaque parti vise une circonscription en particulier : Villeurbanne pour le PS et Vénissieux pour le PC.

Deux territoires où des parachutages en provenance de l’Union Populaire (le mouvement lancé par LFI pour la présidentielle 2022) ont déjà fuité. Il semble peu probable que le parti de Jean-Luc Mélenchon retire lesdites candidatures, tant elles comptent pour lui.

Aux législatives, les socialistes veulent Villeurbanne

Pour les socialistes, la circonscription de Villeurbanne est particulière. Un maire de gauche (Cédric Van Styvandael, PS) y est élu sans discontinuer depuis une centaine d’années, et ils ont tous été socialistes depuis 1947. C’est aussi l’une des seules circonscriptions en France à être exactement calquée sur les frontières d’une ville.

Dans les discussions menées actuellement au niveau national, logiquement le PS pousse pour que sa candidate, Cristina Martineau, aussi adjointe à la Ville de Villeurbanne, soit celle de l’union de la gauche.

D’autant plus que EELV a réussi à récupérer des circonscriptions à Lyon, ville où le maire est écologiste, comme le souligne Sandrine Runel, adjointe socialiste à la mairie de Lyon :

« La jurisprudence qui dit que Lyon est écologiste, donc on donne des circonscriptions aux écologistes, pourrait être appliquée à Villeurbanne. »

Mais face à elle, Cristina Martineau a un adversaire de taille pour mener campagne à gauche dans cette circonscription. Rien de moins que le gendre de Jean-Mélenchon, Gabriel Amard, également conseiller régional en Auvergne-Rhône-Alpes, qui a été positionné. Si l’adjointe dit « respecter » le choix des insoumis, elle « s’interroge sur ce parachutage » :

« À Villeurbanne, on vient de passer cinq ans avec un député En Marche fantôme [Bruno Bonnell, ndlr], qu’on a pas vu sur le terrain et qui n’a pas fini son mandat. Je crois que les villeurbannais méritent plus de respect. Moi, je suis une habitante de Villeurbanne et je suis, du fait de mon mandat d’adjointe, engagée auprès des villeurbannais. »

Déterminée, elle plaide aussi pour qu’une candidature féminine ne soit pas écartée au profit de celle d’un homme.

« Ce n’est pas tout de faire la parité sur les investitures, envoyer des femmes au pouvoir c’est aussi faciliter leur victoire sur des circos gagnables », veut rappeler Cristina Martineau.

Parachutage face à la maire communiste à Vénissieux

À Vénissieux, c’est un peu la même configuration, mais le bras de fer va se faire avec les communistes. Le très médiatique Taha Bouhafs, journaliste et militant antiraciste, est pressenti pour être le candidat de la France Insoumise. Face à lui, la maire communiste de Vénissieux, Michèle Picard, est investie depuis déjà plusieurs semaines par le parti.

Raphaël Debû, secrétaire départemental du PCF plaide pour sa candidate et tente l’argument judiciaire pour écarter son adversaire :

« Nous pensons que si l’on veut vraiment gagner le maximum de députés et déjouer le scénario de Macron, Michèle Picard est la mieux placée pour l’emporter, du fait de son implantation. Nous avons d’ailleurs un vrai problème éthique, au vu des condamnations pour injure raciale du candidat qui pourrait être parachuté dans la 14e. »

Taha Bouhafs a en effet été condamné en première instance pour « injure en raison de l’origine » après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab « d’arabe de service », alors qu’elle défendait des policiers accusés de violences policières. Il a fait appel de cette décision.

Fortement soutenu publiquement par l’Union Populaire ces derniers jours, difficile de concevoir que le jeune homme originaire de l’Isère ne puisse pas être investi.

Vers des exceptions à l’union de la gauche ?

Mais Vénissieux n’est pas le seul territoire qui pourrait faire des déçus chez les communistes. Investi dans la 3e circonscription, l’adjoint communiste du 7e arrondissement, Boris Miachon-Debard ne devrait pas pouvoir être candidat puisque cette circonscription a été attribuée à EELV. Même s’il plaide pour l’union, il porte une position à contre-courant, et propose un premier tour avec plusieurs forces de gauche dans certaines circonscriptions :

« Il faut que les personnes investies soient en capacité de battre les candidats d’En Marche et de porter une vraie campagne. Cela va à la responsabilité d’échanges locaux. Si on ne se met pas d’accord sur une figure, on ne va pas interdire le peuple de gauche de choisir qui peur incarner la victoire de la gauche. C’est la démocratie. »

Alors que les discussions vont bon train à Paris, Cristina Martineau pourrait être fixée sur son sort dans les heures ou les jours qui viennent. Quand on lui demande si elle pourrait partir seule si elle n’était pas investie, elle élude :

« Ce besoin d’union, je le respecte et il est en cours de discussion. J’attends avant de me prononcer sur quoi que ce soit. Mais pour la reconstruction de notre parti, je veux respecter les militants socialistes qui se sont mobilisés pendant la campagne, malgré les sondages. Je suis aujourd’hui leur porte-parole et nous discuterons entre nous puis nous verrons ce que nous allons faire. »

Un accord va-t-il être trouvé ce mardi 3 mai, par ailleurs date anniversaire du Front populaire ?

A la veille de cette date symbolique, 1000 militants du PS ont lancé un appel à leur premier secrétaire Olivier Faure, l’enjoignant à mener une consultation -dans un temps qui est court (les élections législatives se tiendront les 12 et les 19 juin prochains). Cet appel est notamment mené depuis Vaulx-en-Velin, dont la maire PS Hélène Geoffroy a déjà montré son désaccord vis-à-vis de ce qu’elle qualifie de « soumission au programme de LFI ».

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