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« Tout sauf Macron » : l’extrême droite se rassemble dans l’entre-deux-tours à Lyon

Après des actions à Nantes, à Orléans et à Lille, le mouvement « Tout sauf Macron » appelait à un rassemblement national à Lyon, ce mardi 2 mai à 20 heures.

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La banderole dépliée "Tout sauf Macron" dépliée mardi 2 mai à Lyon. ©LB/Rue89Lyon

Place Bellecour, environ 200 personnes, sont venues dénoncer une « arnaque Macron », considéré comme « le candidat qui prolongera la politique socialiste de Hollande et Valls », selon le texte d’appel des organisateurs. Toutes les familles de la droite radicale et de l’extrême droite ont eu, sur zone, des représentants.

Jusque là, outre l’activisme sur le web, les actions des « Tout sauf Macron » consistaient au déploiement de la banderole éponyme, par une dizaine de militants. Comme à Lille la semaine dernière.

À Lyon, cette fois, les membres du mouvement ont promis une « grande manifestation nationale » :

« Plusieurs milliers de personnes attendues à Lyon, covoiturage de Marseille et Paris », pouvait-on lire sur l’un des deux sites du mouvement.

Mais il suffit de jeter un oeil à l’événement Facebook clairement intitulé « Lyon dit non à Macron » pour se rendre compte de la portée limitée de l’appel : 387 participants et 1 300 intéressés. Pas lourd pour des militants très mobilisés sur le web habituellement. Environ 200 personnes se sont finalement réunies ce mardi soir à Lyon.

Macron : non. Et donc, Le Pen : oui

Place Bellecour à 20h, les manifestants se sont pressés autour de la statue sous leur parapluie. Derrière la banderole « de 15 mètres », le représentant lyonnais du mouvement, Pierre Meurin, a pris le micro pour dénoncer « l’arnaque Macron ».

Président des Jeunes Pour la France (le mouvement de Philippe de Villiers, lui-même rallié à Marine Le Pen), il est le directeur de cabinet de Gérard Dézempte, maire « divers droite » de Charvieu-Chavagnieux dans le Nord Isère, connu pour ses décisions très droitières (lire ici et ).

Dans le public, d’autres membres du mouvement de Philippe de Villiers, Patrick Louis, ou encore Christophe Girard, chef de l’opposition de droite à Vénissieux.

Parmi les autres soutiens de Marine Le Pen, on comptait également Henri de Bontin, un représentant de Nicolas Dupont-Aignan, le Premier ministre putatif d’un gouvernement FN.

À propos de ce rassemblement, les dirigeants du FN du Rhône se sont faits très discrets et n’ont pas appelé à y participer. Parmi les têtes connues, on n’a croisé que Damien Monchau, chef de file frontiste à Vénissieux et candidat aux législatives pour la 14ème circonscription.

Pendant l’entre deux tours, le parti de Marine Le Pen « dédiabolisé » ne semble pas vouloir afficher trop de connexions avec la frange la plus activiste de l’extrême droite.

David Van Hemelryck, fondateur du mouvement "Tout sauf Macron" et, au micro, son représentant lyonnais Pierre Meurin. ©LB/Rue89Lyon
David Van Hemelryck, fondateur du mouvement « Tout sauf Macron » et, au micro, son représentant lyonnais, Pierre Meurin. ©LB/Rue89Lyon

David Van Hemelryck, l’activiste de la droite de la droite

Derrière le mouvement « Tout sauf Macron », on trouve en effet David Van Hemelryck, un militant franc-tireur de Paris qui se situe aux confins de la droite tradi et de l’extrême droite.

Au micro, il a appelé clairement à voter Marine Le Pen en interpellant son auditoire :

« Vous avez envie d’une dirigeante pragmatique qui gouverne par référendum ? »

Parmi les 200 manifestants, nous avons rencontré une dizaine de personnes. Toutes nous ont fait entendre qu’elles voteraient Marine Le Pen. Mais David Van Hemelryck réfute une proximité avec le FN :

« Nous sommes un mouvement politique mais non partisan. »

Polytechnicien, consultant en aéronautique, ce trentenaire est passé à l’activisme avec la Manif pour tous. Il a ensuite été un membre actif du Printemps français, l’émanation radicale des opposants au mariage gay, comme l’explique le site La Lettre A.

On lui doit surtout le mouvement « Hollande démission ». Il s’était ainsi fait connaître en huant François Hollande sur les Champs-Elysées lors de la cérémonie du 11 novembre 2013.
Il se définissait comme un « activiste révolutionnaire » dans un portrait que lui consacrait L’Express en 2014.

Avant la création du mouvement « Tout sauf Macron », il avait également fait parler de lui en participant aux rassemblements « Jour de colère » en 2014. Sous ce label étaient réunis les partisans de l’humoriste Dieudonné, du leader d’Egalité et Réconciliation Alain Soral, des catholiques intégristes de Civitas et des militants du Printemps français.

À Lyon, en avril 2014, le gros des troupes était fourni par les groupuscules de l’extrême droite radicale.

Le GUD et l’Action française pour service d’ordre

Pour ce rassemblement « Tout sauf Macron », les groupuscules d’extrême droite ont fourni le service d’ordre, brassard orange « sécurité » au bras.

Si l’Action française n’appelait pas au rassemblement, Simon Gauer, le responsable étudiant du mouvement royaliste était présent avec une dizaine de ses camarades.

Quant au GUD, le groupuscule nationaliste appelait à venir place Bellecour. Et une dizaine de ses militants complétaient le service d’ordre, avec leur responsable local Steven Bissuel.

Dernièrement, le soir du 1er tour, une vingtaine d’individus se revendiquant du GUD ont attaqué sur une place de la Guillotière des personnes rassemblées suite à un appel de Nuit Debout.

David Van Hemelryck justifiait la présence de ce service d’ordre par le vol de leur première banderole « par des antifascistes », le 27 avril à Lille.

Vers 20h45, le rassemblement express s’est terminé. Un rendez-vous de ce type est promis à Paris, ce jeudi 4 mai.

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