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Pour la culture, Christophe Boudot, candidat du FN, sait ce qui est beau ou pas

« Canul’art » et po-sté-ri-té

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Pour la culture, Christophe Boudot, candidat du FN, sait ce qui est beau ou pas

Il répondait par écrit à une question que lui a formulée des représentants de la Coordination nationale des enseignants d’écoles d’art (CNEEA). L’organisation lui demandait, comme elle l’a fait à tous les candidats aux élections régionales, quelle serait la politique menée par le Front national en matière d’enseignement supérieur des arts.

Christophe Boudot, en lice face à deux autres candidats pour le second tour de ces élections en Auvergne Rhône-Alpes, a répondu :

« Le Front National soutient une politique culturelle du beau, de l’agréable, de l’harmonie, de l’esthétique et de l’enracinement, respectueuse de la nature humaine et des valeurs civilisatrices ».

Bon. Mais encore ?

« Il rejette la valorisation d’une “culture“ élitaire, abstruse, laide, subversive, provocatrice, vide, cosmopolite, conformiste et politiquement correcte qui ne profite souvent à personne, sinon à quelques “artistes“ médiocres, et ceci aux frais du contribuable. »

Christophe Boudot, chef de file du FN, dimanche 6 décembre à la préfecture du Rhône. Crédit : Rue89Lyon.
Christophe Boudot, chef de file du FN, dimanche 6 décembre à la préfecture du Rhône. Crédit : Rue89Lyon.

Le courrier se termine avec un jeu de mots digne de Bruno Gollnisch, conseiller régional FN et figure du parti version Jean-Marie Le Pen, lui qui les affectionne tant et dont Christophe Boudot se fait le digne héritier :

« Pour parler crûment, nous voulons une culture de l’art et non une “cul-ture“ du “canul’art“».

Beaucoup de signes de ponctuation pour un seul homme. La réponse a eu de quoi inquiéter les enseignant de l’école des Beaux-Arts, qui se voient déjà recadrés par les élus FN. Le candidat a bien spécifié qu’il n’attribuerait les subventions qu’aux écoles d’art et de design qui suivraient sa façon de voir les choses.

Apprentis artistes, créateurs, artisans, tenez-vous le pour dit : il faudra caresser le goût de Christophe Boudot (qui a dirigé une école de musique pendant 10 ans et, à ce titre, aime à dire qu’il « vient de la culture ») s’il devient président de région. Ce qui a très peu de chance d’arriver, en Auvergne Rhône-Alpes.

C’est évidemment un coup de pied donné à la liberté de création et une insulte faite à la postérité qui choisit toute seule (pas tout le temps mais bien souvent) le meilleur de la création artistique.

 


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