Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Aidez-nous à réunir 100 nouveaux abonné·es avant le 29 mars 2024 !

Soutenez un journalisme de terrain qui se fait avec vous. Aidez-nous à réunir 100 nouveaux abonné⋅es avant le 29 mars 2024.

29/03/2024 date de fin
1 052 abonné⋅es sur 1 100

Le Progrès relaxé après son article « criminalité et nationalités »

[Mis à jour] Paru en avril 2014, un article du Progrès qui tentait de corréler différents types de criminalités avec de très approximatives nationalités, a été exhumé ce mardi. Le journal et son directeur de la publication, Pierre Fanneau (absent), se sont expliqués le 15 septembre dernier devant la 6ème chambre du tribunal correctionnel, dans le cadre d’une citation directe demandée par SOS Racisme.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon, abonnez-vous.

Capture d'écran de l'article "Délinquance, criminalité organisée, qui fait quoi dans le Rhône ?" sur leprogres.fr.

Le parquet avait requis la relaxe. Et ce mardi 17 novembre, le tribunal l’a suivi en relaxant le journal et son directeur de publication, considérant que l’article se fonde sur un rapport officiel et que si la production des journalistes est contestable, elle n’est pas pénalement répréhensible.

On vous propose de replonger dans cette fabrique de l’info.

Dans un communiqué, l’association a donné sa position :

« Le lectorat du journal Le Progrès est très important dans le département, et le besoin de faire des titres racoleurs pour augmenter ses ventes, ne saurait justifier des propos stigmatisants à l’encontre de telle ou telle population. »

Pour rappel, le jour de la publication de ce dossier, nous avions réagi via un édito (intitulé « Le Progrès pète un plomb »), dans lequel nous pointions plus particulièrement l’infographie accompagnant l’article du quotidien local.

Le Une du quotidien régional Le Progrès ce mardi 22 avril 2014.
Le Une du quotidien régional Le Progrès ce mardi 22 avril 2014.

A la catégorisation d’infractions telles que le cambriolage, le piratage de distributeurs de billets, le vol de ferraille, braquage, petits vols, prostitution, trafics de stupéfiants, avaient été associées des « nationalités impliquées » (des Géorgiens, des Alabanais, des Bulgares, des Russes, des Roumains, des Marocains). Mais aussi des nationalités fantasmées : « Rom », « Africaines », « gens du voyage », « groupes des cités » ou, plus précis, « groupes des cités marseillaises », mais aussi « toxicomanes »…

Le soir de la publication, la rédaction en chef du quotidien avait mis en ligne un lapidaire mot d’excuse :

« Certains termes de cette infographie ne sont pas assez précis ou maladroits et peuvent, pris isolément, laisser accroire que nous avons des intentions stigmatisantes. Ce n’est pas le Progrès, ce n’est pas la culture et l’histoire de notre journal. Si des lecteurs ont été choqués, nous tenons à nous excuser et à rappeler nos intentions. »

Une vague de réactions indignées provenant d’élus, d’associatifs, de lecteurs de presse mais aussi d’un SNJ (syndicat national des journalistes) furax, inondait le web ce jour-là puis les suivants. Pour abonder dans le mauvais sens, Florian Philipot, vice-président du FN, félicitait le journal pour son article via un tweet. Une équipe du Petit Journal de Canal + se fendait alors ce mardi d’avril d’un déplacement jusque Lyon, pour se moquer du Progrès et de la PQR (presse quotidienne régionale) en général.

Près de deux mois plus tard, nous avions publié sur Rue89Lyon un article sur les conséquences de cette « affaire ». Pour la rédaction du Progrès, complètement remuée, pour la direction du journal, à laquelle la « non-gestion » de l’affaire a été reprochée. Et parmi les ondes de choc, nous révélions la suppression d’une forme de subvention du conseil régional faite au journal, pour un de ses événements lucratifs (ses « trophées de la diversité »).

A la veille de cette audience au tribunal, Yériché Gorizian, porte-parole de SOS Racisme, estime que :

« L’élaboration de schémas simplistes liant la délinquance et la criminalité avec des origines ethniques participe du processus de libération de la parole raciste dont souffre de plus en plus notre société. »

L’association, suite à la décision de relaxe, a d’ores et déjà annoncé qu’elle ferait appel.

> Mis à jour avec la réquisition du parquet général, mardi 15 septembre à 20 heures. Et le mardi 17 novembre à 16h, avec la décision du tribunal.

Et si le prochain article que vous lisiez existait grâce à vous ?

Depuis 12 ans, à Rue89Lyon nous portons un journalisme de terrain qui se fait au plus proche de vous, de vos préoccupations et de votre vie. Aujourd’hui nous voulons faire plus. À l’heure de la défiance grandissante des citoyen·nes envers les médias, on veut vous impliquer dans la fabrique de l’information.

Nos enquêtes, ce sont vos histoires, vos combats et vos luttes. Mais aujourd’hui nous voulons vous donner encore plus de place dans la fabrique de l’info.

Engagez vous avec nous. Venez contribuer à faire le Rue89Lyon de demain.


#Justice

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options