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Sifflets contre Koné : cheveux longs, mémoires courtes

Lors du match de préparation contre Milan, l’entrée de Bakary Koné a été accompagnée de sifflets. Rares mais clairement audibles, ils ont déplu à Hubert Fournier. Voici pourquoi le coach rhôdanien a raison.

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Sifflets contre Koné : cheveux longs, mémoires courtes


OL : Fournier ne comprend pas les sifflets… par footmercato

« Maladroit balle au pied », « trop lent », « trop agressif dans ses interventions prés du but », Koné est moqué depuis longtemps à Lyon. Personne n’a oublié ses tirs au buts dans les nuages (le staff a déjà affirmé qu’à l’entraînement, il était pourtant l’un des meilleurs). Personne n’a omis ses cartons rouges, et les pénos souvent provoqués au passage (dont la cruelle désillusion contre Nice le 21 mars dernier).

© LM/Rue89Lyon
Bakary Koné, tranquille à l’entraînement © LM/Rue89Lyon

Mettons-nous tout de suite d’accord : tout cela est vrai. Jouer avec Bako en charnière, c’est l’assurance de sueurs froides. Son niveau n’est pas celui exigé pour un club comme l’OL. Pour retrouver la ligue des champions, c’est bien trop léger. Il faut absolument que l’OL recrute un élément solide en défense d’ici la fin du mercato.

Une fois cela dit, c’est bon, on peut parler entre personnes civilisées maintenant ?

Inoubliables coups de boule

Bakary « le colonel Bako » Koné débarque à Lyon en 2011 pour 2 millions d’euros en provenance de Guingamp. Son arrivée est éclipsée par celle du très jeune Gueïda Fofana (courage à lui au passage, on ne l’oublie pas) qui arrive du Havre. C’est dire à quel point il est attendu.

Quelques jours après son arrivée, dans un secteur défensif dépeuplé par les blessures de Cris et Mensah, Koné inscrit son premier coup de boule légendaire face au Rubin Kazan. Et qualifie Lyon pour la ligue des champions. Bilan de l’opération ? 28 millions d’euros, à vue de nez.

Dés lors, tout lynchage à l’encontre de Bako constitue un crime de mémoire, surtout à l’heure où l’OL retrouve l’Europe sans passer par ces maudits barrages.

© LM/Rue89Lyon
Bakary Koné à l’entraînement avec Samuel Umtiti © LM/Rue89Lyon

Cela ne signifie pas dire que toute critique, tout désir de le voir quitter le club ne peut pas être suggéré,mais cela veut simplement dire qu’il est désolant d’oublier si vite un tel service rendu à la patrie.

Lui ne s’est pas formalisé, si l’on en juge par son entrée contre Milan. Fringant, il a enchaîné les high-kick sur les attaquants en position dangereuse et les tentatives de coups de boule rageurs sur les corners des deux côtés. Idem contre Villareal dimanche 26 juillet, dans la déroute post-Arsenal, il a donné dans l’émotion pure : une tête sur la barre et une passe décisive pour l’adversaire, aussi exemplaire que mal exploitée.

Ne pas oublier Marseille 2012

Quelques mois après Kazan, en mars 2012, l’OM s’effondrait en quart de finale de ligue des champions face au Bayern. Plus que le résultat, somme toute logique, c’est l’ambiance au Vélodrome qui est restée dans les mémoires. Glaciaux, les supporters Marseillais ont regardé leur équipe sombrer dans un silence de cathédrale juste fendu de quelques sifflets.

Les groupes de supporters s’en sont expliqués. Il n’empêche que vu de Lyon, un tel comportement faisait tâche. Et pour cause, il aura fallu attendre trois ans pour réentendre la douce musique des joutes d’élite européenne.

Peut-on avoir la mémoire courte à ce point ? C’est peut-être plus facile contre un joueur que l’on n’entend jamais se plaindre.

Que l’on n’entend jamais tout court, à vrai dire, si ce n’est sur les bandes de la chanson de l’équipe nationale du Burkina (pour la CAN 2010, à 3″15′).

C’est aussi comme ça qu’il quittera Lyon, le sourire aux lèvres et sans rien dire, probablement cet été (on évoque un intérêt insistant de Besiktas). Quand il le fera, j’aimerais qu’il puisse le faire dignement, comme le joueur de devoir qu’il a toujours été.

J’aimerais qu’à ce moment là, même sans l’acclamer, on puisse simplement le regarder dans les yeux et lui dire « merci monsieur ».
Pour les émotions avant tout, dans les bons comme dans les mauvais moments.


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