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[Chronologie] Cenntro Motors (ex-SITL, ex-FagorBrandt) : de nouveau en redressement judiciaire

[Cet article est régulièrement mis à jour] Jeudi 25 juin, un an après sa reprise, on a reparlé de l’usine SITL (ex-FagorBrandt) de Gerland, devenue Cenntro Motors, au le tribunal de commerce.

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[Chronologie] Cenntro Motors (ex-SITL, ex-FagorBrandt) : de nouveau en redressement judiciaire

Les juges ont finalement prolonger la période d’observation. Une nouvelle audience doit avoir lieu le 10 septembre. Ils ne se sont pas prononcés sur le plan de redressement présenté par la société Cenntro Motors qui prévoit 263 licenciements, soit deux tiers des effectifs.

L'entrée de l'usine Cenntro Motors à Gerland le 25 juin 2015. ©LB/Rue89Lyon
L’entrée de l’usine Cenntro Motors à Gerland le 25 juin 2015. ©LB/Rue89Lyon

En juin 2014, au terme de multiples rebondissements, le tribunal de commerce de Lyon avait jugé l’offre de reprise de l’usine de voitures électriques et filtres à eau par l’américain Cenntro Motors comme étant la plus convaincante.

La filiale de ce fabricant automobile, basée à Tortola aux Îles Vierges (un paradis fiscal), avait déboursé la somme de 500 000 euros pour s’offrir la SITL (autrefois FagorBrandt), en redressement judiciaire depuis 8 mois, et s’était engagé à verser 15 millions d’euros « rapidement » pour faire du site de Gerland « un centre européen du véhicule électrique ».

En avril 2015, moins d’un an après, le nouveau repreneur a demandé la cessation de paiement au tribunal de commerce qui a placé l’entreprise en redressement judiciaire.

Depuis plusieurs mois la CGT alertait les pouvoirs publics (préfet et Grand Lyon) qui avaient soutenu ce plan de reprise. Dans un communiqué la principale organisation syndicale de l’entreprise dénonçait « le manque de moyens mis en place par la Direction pour le démarrage des productions » :

« Aucun des engagements pris devant le tribunal de commerce par le repreneur n’a été respecté, en particulier sur les investissements et les formations. Nous demandons que Cenntro Motors réinjecte immédiatement les 7,5 millions d’euros promis ».

La direction française de l’entreprise répondait que « le groupe a dû faire face à de très nombreuses difficultés pour mettre en œuvre plan de reprise (…) surtout depuis le début de l’année 2015».

Lundi 15 juin, la direction de l’entreprise annonçait au comité d’entreprise le licenciement de 263 personnes sur les 380 que compte actuellement l’usine de Gerland.

Le 25 juin, à l’audience du tribunal de commerce, les représentants des salariés ont demandé aux juges de refuser ce plan de « destruction massif », comme l’expliquaient les délégués CGT :

« Non seulement CENNTRO ne respecte pas ses engagements, mais ne donne aucun avenir à ceux qui seraient gardés ! Par exemple, combien de véhicules pourraient être produits avec seulement 12 ouvriers, 4 techniciens et 1 réparateur, sachant que par ailleurs aucun investissement sur les installations n’est annoncé ? »

L’entreprise étant en redressement judiciaire, la procédure de licenciement est accélérée.
Les syndicats interpellent également les pouvoirs publics :

« Il faut que le Grand Lyon, qui est propriétaire du terrain et le met gratuitement à disposition, demande à Cenntro de respecter ses engagements. Il faut que la DIRECCTE, qui a indemnisé Cenntro pour le chômage partiel en contrepartie du maintien de l’emploi, exige le respect de cet engagement ».

A l’audience, selon le Progrès, Cenntro Motors s’est engagé à verser 1 million dans les prochains jours et 2 autres en juillet « pour que l’activité reprenne ». La direction devrait également améliorer un plan de sauvegarde de l’emploi en créant une cellule de reclassement.

Des licenciements pourraient intervenir cet été, avant le nouveau rendez-vous du tribunal de commerce.

> Retour sur ce feuilleton judiciaire et industriel qui n’en finit pas.


> Article initialement publié le 30 juin 2014.

> Dernière mise à jour : le 26 juin à 9h30 après l’audience du tribunal de commerce du 25/06


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