Les opposants au Grand Stade expulsés : à Décines, on tolère les « hippies » mais pas les Roms
Par Nathalie Moga et Leïla Piazza
Éric Lorenzo, meneur des riverains opposés à l’installation des Roms dans le campement anti-Grand Stade de l’OL © Nathalie Moga/Rue89Lyon
Mardi à 10h30, une soixantaine de policiers ont encerclé les petites habitations et les tentes qui prennent place sur la colline de Biézin, de Décines, depuis maintenant un an et 5 mois. Ils ont procédé à l’expulsion du campement des Fils de Butte, cette vingtaine de militants qui militent contre le Grand Stade de l’OL, à la manière de Notre-Dame-des-Landes. Les cabanes ont été rasées cinq jours après l’arrivée de trois familles de Roms. Ces derniers étaient 16 au total et avaient été accueillis sur la butte, après l’expulsion du bidonville de Vaulx-en-Velin, le 23 août dernier.
Seul Merlin, de son surnom, l’un des « zadistes » restera perché dans un arbre, en signe de résistance. Mis à part lui, ceux que les habitants de Décines appellent « les hippies » ont quitté les lieux dans le calme. Face aux policiers venus les escorter hors des lieux, et malgré la construction de barricades ces derniers jours, ils n’ont pas résisté. Les Roms sont partis dès la venue des forces de l’ordre. Seuls les cabanes et quelques matelas laissés à l’abandon, témoignent de leur passage sur les lieux.
Pour un zadiste, le constat est simple :
« On était expulsables depuis un moment. L’arrivée des Roms a accéléré les choses. Ils ont cédé à la pression des riverains »
Roms et zadistes ont cohabité pendant quatre jours sur la butte du Biézin, avant que le « camp » ne soit démantelé © Nathalie Moga/Rue89Lyon
La peur d’un « gigantesque camp de Roms »
Lundi à 19h30, veille du démantèlement, et comme tous les soirs depuis quatre jours, en contrebas de la ZAD, rue Victor Hugo, une centaine de Décinois sont attroupés sur l’un des côtés de la rue. De l’autre, des zadistes « Fils de Butte » ainsi que quelques Roms. La rue du nom de l’auteur des Misérables sépare distinctement ces deux camps. Les invectives fusent. Des « payeurs d’impôts » parlent à des gens qui « ne veulent pas travailler », dixit les premiers.
Jusque là, nous racontent les riverains, ils toléraient les squatters anti-OL Land mais l’arrivée des Roms a rompu l’équilibre.
Éric Lorenzo, riverain, a pris l’initiative d’imprimer des prospectus qu’il distribue et colle aux quatre coins de Décines. Ils appellent à une mobilisation « massive » des Décinois face à un « camp de Roms gigantesque (…) en cours de construction sur la butte ». Le but ? Pousser la municipalité à agir.
Le prospectus d’un des meneurs de la mobilisation contre les Roms © Nathalie Moga/Rue89Lyon
Giuseppa, 50 ans, dont le jardin donne sur la ZAD explique qu’elle n’avait rien contre les Fils de Butte… à la base :
» Ce sont deux choses différentes. Les zadistes ne nous ont pas dérangés. Nous aussi nous sommes contre le stade. Mais pas au point d’accueillir les autres, non ! Nous, les Roms on n’en veut pas. Je ne veux pas me faire cambrioler. Pour l’instant il n’y a rien eu mais le danger est réel. »
« Nous ne sommes pas racistes »
Beaucoup de riverains tiennent à affirmer qu’ils ne sont pas racistes. Mais pour Julien, 28 ans, fils de Giuseppa, il y a des choses intolérables :
« Ma mère vit juste là, seule et je m’inquiète pour elle. Si elle sort le soir, je ne serai pas tranquille. On sait très bien qu’il y a plein de vols et d’agressions à côté des camps roms… Et en plus ils n’ont pas d’hygiène ! »
Muni d’un porte-voix, Eric Lorenzo, harangue la foule en gesticulant (voir la vidéo de Politis).
Cette mobilisation lui donne des ailes. Il nous confie qu’il « pourrait se présenter aux prochaines municipales, mais sous aucun parti ». Son seul intérêt, dit-il, est de « défendre la classe moyenne ». Il insiste :
« Nous ne voulons pas que l’indéfendable côtoie nos enfants. Ce sont des gens sales et malades ! Une fois qu’ils seront 50, ce sera terminé, on ne pourra plus les déloger. Alors nous avons décidé d’agir vite pour ne pas qu’ils prolifèrent. C’est la première fois qu’un quartier se soulève ainsi. »
Quelques Décinois également présents goûtaient modérément les propos tenus ce soir-là. Michel vit à 400 mètres du camp. Il va souvent « rendre visite » aux zadistes comme aux Roms, pour « partager une soupe aux choux ou autre ». Il cherche les raisons de la colère de ces Décinois :
« Il suffit de monter voir pour se rendre compte que les Roms ne sont pas méchants ou dangereux, au contraire. Ce sont des familles avec des enfants qui n’avaient nulle part où aller. L’expulsion, c’est le retour à la case départ. »
« On a accueilli les Roms par esprit de solidarité »
Les Fils de Butte étaient expulsables depuis le 30 avril. Rien ne laissait présager une expulsion en cette rentrée 2013. Mais l’arrivée des Roms a changé la donne. La pression des riverains n’y est certainement pas pour rien.
Le maire PS de Décines, Jérôme Sturla, était présent à plusieurs de ces rassemblements. Il rejette un lien de causalité entre la présence des Roms, les manifs de riverains et le recours aux forces de l’ordre.
La situation devait selon lui de toute façon être « normalisée » à la rentrée, « Roms ou pas ». Mais il avoue que cette « population » dérange et a provoqué une « inquiétude » qu’il partage :
« Il y a deux dimensions dans cette expulsion : d’abord une occupation illégale de militants qui s’opposaient au Grand Stade sur une zone naturelle protégée. Ensuite, l’accueil d’une dizaine de familles roms, venue se greffer. Ça a gêné. Vous mesurez l’état de l’opinion aujourd’hui… Les riverains ont eu peur qu’après l’expulsion de Vaulx-en-Velin, il y ait un report sur Décines. Or, il n’est pas question qu’un camp de Roms s’installe à Décines. »
Pourtant, à en croire l’un des zadistes, le groupe s’était mis d’accord avec les familles de Roms sur les conditions de leur venue, pour éviter, précisément, la création d’un « gigantesque camp » :
« Nous connaissions Diego, c’est un ami d’origine rom qui vivait à Vaulx-en-Velin et qui venait souvent nous voir. Quand ils se sont fait expulser, Diego nous a demandé si lui et sa famille pouvaient venir ici. On ne pouvait pas les laisser vivre près du périphérique, comme le font une partie des Roms qui ont dû partir. On les a accueillis par esprit de solidarité, c’était dangereux pour leurs enfants. Nous avions fait un deal ; aucune autre famille ne devait venir les rejoindre ici. »
Pendant quelques jours, les familles ont vécu en bordure du périphérique suite à l’expulsion du bidonville de Vaulx-en-Velin © Nathalie Moga/Rue89Lyon
Avant l’évacuation de la ZAD, les six adultes et les dix enfants, installés un peu plus bas que les militants anti-Grand Stade, avaient commencé à construire des cabanes.
Sorina (prénom d’emprunt) 22 ans, en France depuis quatre mois, ne comprenait pas pourquoi on ne la laissait pas vivre dans la forêt (propos traduits du Roumain) :
« Si même ici on me rejette, où est-ce que je suis censée aller ? Il faut que les gens comprennent qu’en tant que Rom, j’aspire seulement à avoir un lieu décent où vivre et que j’aimerais travailler comme tout le monde, pour gagner ma vie. »
> Article actualisé à 23h avec le reportage sur l’expulsion et le rassemblement des riverains
Le tout dans un contexte de crise économique international....
Où sont les progressistes ?
Ben oui, ump/ps même chienlit, même cosmétique...
L'ultra-nationalisme est bien la pire des chienlit.
fr.wikipedia.org/wiki/Ultranationalisme
Voir Maurras, Nationalisme intégral :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nationalisme_int%C3%A9gral
Enfin, continue à flipper.
Vous avez peur des juifs, des homosexuels, des arabes, des franc-maçons, des américains...
quelle bande de trouillards.
pendant que tu as peur pour rien, il y a des femmes et des enfants qui se font tabasser par la police.
désolé, à force d'enchaine les trolls, des fois je m’emmêle les pinceaux ^^
Il me semblait... (mais j'étais pas sûr) Ouf, me voilà rassuré... et tout prend un autre sens !
Mais franchement, quand on voit cette bande de Ducon Lajoie, hommes comme femmes, la beaufitude n'ayant pas de sexe, ça vaut pas le coup de se battre pour eux .
Ils perdent leurs terrains, ils auront bientôt le stade à leur porte, on s'en fout , ils n'ont que ce qu'il méritent !!!
""Je suis pas raciste mais ces gens là ils sont pas comme nous", nous dit une vieille aux cheveux blancs... J’aurai envie de dire "TANT MIEUX !!!" Pour montrer si peu d’empathie, pour montrer tant de haine, pour faire preuve de tant de préjugés, le manque de neurones est tellement flagrant qu’il est préférable de ne pas être aussi crétin !
Finalement, le plus drôle, c’est que les "habitants du quartier" ont raison sur un point : ces jeunes, et cette femme, n’habitent pas là !
Et, dans pas longtemps, quand ils auront une vue sur le mur est/ouest/nord/sud du stade, ces jeunes ne seront plus là, quand ils verront débouler les hordes de plus crétins qu’eux (si si, c’est possible) qui viendront fêter la victoire ou la défaite de leur club devant chez eux, cassant quelques bagnoles au passage pour prolonger la fête, ces jeunes ne seront plus là, quand Vinci aura fini de bétonner les parkings bouffant chaque centimètre des espaces verts dans lesquels leurs gamins jouaient, ces jeunes ne seront plus là, quand leurs maisons "si durement acquises" ne vaudront plus rien du fait de l’environnement, et des nuisances qu’apportera ce stade, ces jeunes ne seront plus là, quand plus un arbre, plus un centimètre de verdure ne perdurera ne laissant à leurs yeux que le gris qu’ils ont déjà dans la tête, ces jeunes ne seront plus là !
Leur manque de réflexion est tellement profond qu’ils ne comprennent même pas que ce que font ceux qu’ils rejettent est la seule façon de sauver leur mode de vie ! Ils sont tellement cons qu’ils ne se rendent même pas compte que si ces jeunes sur lesquels ils crachent perdent leur combat, ce ne sont pas les jeunes en question qui auront à le payer, puisque eux auront tout loisir de changer de lieu, mais eux, les habitants de ces quartiers ! "
tu dois les connaitre uniquement par le JT de TF1.
Tiens :
http://www.rue89.com/rue89-eco/2012/12/11/dragomir-25-ans-de-0-70-euros-par-jour-dans-un-bidonville-rom-237703
T'as qu'à l'accès à la sécurité sociale pour tous, n'oublie pas que le pays est plus riche que jamais dans son Histoire. L'Etat est surendetté, mais la grande bourgeoisie elle a vu sa fortune augmenté de 80% depuis les années 80.
Le PIB français est de 2 000 milliards d'Euros par an. La Sécurité Sociale coûte un peu moins de 500 Milliards d'Euros par an.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sph%C3%A8re_de_Dyson
C'est pathétique et inquiétant de voir l'effet de la télé et des supports d'information sur les cervelles de nos CONcitoyens qui vivent dans l'illusion de leur certitudes : les bouc-émissaires varient selon l'époque, mais ce sont toujours les mêmes qui s'en mettent pleins les poches! Les voyous ne sont pas ceux qu'on voit à la télé, ils sont planqués dans les hautes sphères :
- les dettes de l'ensemble des pays du monde pourraient être comblées avec l'argent qui se trouvent dans les paradis fiscaux (une vraie volonté politique empêcherai cela)
- les mêmes politico-affairistes ont choisi en 1973 de transférer la création monétaire des États (qui produisaient la monnaie depuis Napoléon!) vers les banques privées : résultat, depuis 1980, la somme des intérêts que la France a payé aux banques constitue environ 80% de la dette actuelle!
On comprend mieux que la classe politique, avec la complicité des médias, a intérêt à monter le bourrichon aux petits français adeptes du prêts à penser!
Votre avis sur les roms se base sur des stéréotypes véhiculés par les médias ; En raisonnant comme vous avec des stéréotypes, je dirais que vous êtes un gros raciste et un bof qui passe son temps à regarder le foot, ainsi qu'un bon électeur qui ne jure que par le 20h...
Je ne suis pas là pour vous dire comment vivre, ni pour vous dire comment penser, je mettais juste en juxtaposition, des faits : d'un coté, des politiques qui se foutent du peuple en dilapidant les richesses de la France (les chiffres, c'est de l'info que vous pourrez trouver si vous sortez des sentiers battus par les médias) et de l'autre de l'amuse bouche pour le peuple, du prêt à penser distribué en masse via la télé, du divertissement pour faire oublier les conditions de vie de tous les jours (vous le dîtes vous même : "l’homme a aussi le droit de s’amuser et d’oublier ses soucis").
Libre à vous d'ignorer la responsabilité de nos politiques et du monde financier dans l'état des finances lamentables dans lequel la France se trouve. Il est beaucoup plus facile de continuer à vivre dans l'illusion, ça rassure : c'est plus facile de se dire que c'est la faute du bouc-émissaire brandi sous les yeux de tout le monde plutôt que d’accepter que ce beau système "démocratique" et indépassable n'est qu'un mirage.
D'autre part, vous dîtes que l'on devrait accepter sans rechigner la création du stade prétextant que c'est ce que les jeunes veulent! J'habite dans la COURLY et j'ai le droit de ne pas vouloir contribuer financièrement à ce projet débile via mes impôts locaux qui ont déjà augmentés en 2012!
Bref, tout ce que vous dîtes n'est que l'écho de ce qu'on lit dans la presse : vous-êtes vous déjà demandé qui finançait les médias? Qui choisit quelle information doit être portée à la connaissance plutôt qu'une autre? Les journalistes font-ils leur travail d'enquêteur ou bien font-ils les perroquets de l'AFP sans aucune plus-value? Vous ne voyez pas que ce sont toujours les mêmes sujets qui sont abordés? Que tout est fait pour diviser le peuple : division gauche/droite, division de couleur de peau, ceux qui se lèvent tôt et qui se lèvent tard, les écolos et les bétonneurs, les marseillais/ les parisiens, les winners et les loosers, etc...
La piétaille, c'est comme les gueux, les manants ceux qui sont méprisés par les hypocrites privilégiés, qui nous vendent du sport et des jeux télés pour éviter toute révolution face à l'esclavage moderne et le chômage. Les 8 à 10 millions de pauvres de ce pays sont le sous-prolétariat qui regarde la télé sans déranger l'ordre établi...