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29/03/2024 date de fin
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Sommet franco-italien : des militants No Tav bloqués à la frontière

Un minibus transportant des militants italiens opposés au projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin, les No Tav, a été bloqué ce samedi matin à la frontière franco-italienne. La quinzaine de personnes, dont plusieurs âgées de plus de 50 ans,  a été conduite au commissariat de Modane pour des contrôles d’identité, selon Daniel Ibanez, l’un des coordinateurs du mouvement côté français et une militante italienne en contact avec l’une des personnes bloquées.

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Mis à jour samedi à 20h27/

Ils auraient été contraints de retourner en Italie en début d’après-midi. « C’est un premier acte d’intimidation », s’énerve Daniel Ibanez.

Ces militants se rendaient à l‘« avant-sommet », organisé ce week-end par les opposants au Lyon-Turin à l’espace Sarrazin à Lyon, en amont de la rencontre entre le président François Hollande et le le président du conseil italien Mario Monti ce lundi. A l’ordre du jour de ce contre-sommet, rencontres et discussions sur le Lyon-Turin de plus en plus contesté côté français, notamment depuis la publication d’un rapport de la Cour des comptes. Une manifestation est également prévue lundi après-midi dans le centre-ville de Lyon. Un rassemblement se tiendra à la mi-journée aux Brotteaux.

Trois militants italiens du minibus se sont vus interdits l’entrée en France, les autres pouvant continuer leur trajet. Petit hic, le chauffeur du bus serait soupçonné d’acte de violence et port d’une arme lors de précédentes manifestations. C’est la raison qui aurait été donnée par les autorités française selon plusieurs militants.

Une militante No Tav de la vallée de Susa rencontrée ce samedi à l’« avant-sommet » raconte :

« Je suis venue en voiture avec une amie italienne et deux Français. Nous avons été contrôlés à la frontière par la police. Nos amis français ont dû dire que nous venions simplement pour visiter Lyon pour que nous puissions passer. »

Les contrôles ont été renforcés à la frontière ces derniers jours. Le journaliste de La Stampa Maurizio Tropeano nous confirme :

« j’ai pris un train jusqu’à Chambéry puis jusqu’à Lyon mais on m’a posé pleins de questions sur les raisons de ma venue en France, je comprends pourquoi à présent ».

Ce blocage d’un minibus d’opposants fait écho aux arrestations de militants italiens le 29 novembre dernier comme l’ont expliqué les No Tav lors d’une conférence de presse. Selon eux, il s’agit « d’affaiblir le mouvement avant le sommet ».

Côté italien, la mobilisation est très active depuis de nombreuses années tandis qu’en France il s’agit d’une « mobilisation en construction », comme le précise une militante qui s’inquiète de voir d’autres bus bloqués lundi avant la manifestation qui se tiendra en marge du sommet.

Suite aux événements de la journée, le programme de cet avant-sommet a été perturbé. Les participants ont débattu longuement en fin d’après-midi pour décider si les 12 autobus prévus au départ de la Vallée de Suse seraient ou non maintenus. Noël Communod, conseiller régional, a déclaré avoir réussi à joindre par téléphone Monsieur le préfet qui lui aurait assuré que les autobus de militants ne seraient pas bloqués mais contrôlés. Mais comme l’a indiqué un militant italien, « le temps de contrôler tout le monde, la manif sera terminé ici ».

Après plusieurs appels infructueux, les services de la préfecture ont assuré ne pas pouvoir répondre pour l’instant sur le sujet. Chez les militants une question demeure à la fin de cette journée : « le traité de Schengen qui permet la libre circulation des personnes a-t-il été suspendu ? ».

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