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La revue L’Ogre ouvre grand sa gueule

Ils avaient publié en 2011 une première revue sur le quartier de la Guillotière, dans le 7e arrondissement à Lyon. En 2012, les fondateurs de la rue L’Ogre récidivent en croquant cette fois tout l’arrondissement. Centenaire oblige.

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Copinage /


Logo de l’Ogre. Crédit: Olivier Bonhomme
Ne le cherchez pas dans les kiosques à journaux. L’Ogre, « Nouvelle presse héroïque », selon ses propres termes, ne se vend qu’à la criée et dans quelques cafés. Et ça, dans le 7e arrondissement de Lyon. Car l’Ogre ne sort pas de son territoire. Son cri est reconnaissable : « Oubliez l’Obs, demandez l’Ogre ».

Les jeunes auteurs (ils ont tous moins de 30 ans) de la revue revendiquent l’outrance et des « appétits de presse ». D’où son nom.

 

Un animal illustré

Habitants du 7e, plus particulièrement de la Guillotière, les fondateurs de l’Ogre ont croisé leurs « envies de presse » avec leur désir d’explorer leur quartier.

Tout part à l’origine de l’illustration. Clément Jung, le fondateur et directeur de la publication est lui-même illustrateur. Il a d’abord embrigadé six autres comparses puis des rédacteurs qui viennent de la presse classique ou d’autres horizons.
Ensemble, ils ont produit sept articles illustrés. N’y voyez aucune allusion biblique. On n’y parle que du 7e arrondissement. Quoique…

La religion n’est pas totalement absente des sujets puisque qu’on parle des petites têtes blondes de l’école catholique Saint Louis de la Guillotière autant que de Karen, la porte-parole des prostituée de Gerland. Clément Jung explique le parti pris :

« On voulait révéler toute la richesse du septième arrondissement où les immigrés croisent des familles catholiques ou des nouveaux habitants, plus fortunés ».

 

Le pont de la Guillotière, paru dans le numéro spécial Guillotière, printemps 2011. crédit: Emmanuel Prost

 

Far-west

Clément Jung précise ce qu’il entend par l’ »identité du 7e » :

« C’est un quartier de passage qui rappelle toujours le far-west. C’est le point d’arrivée de toutes les migrations, avec de nombreux lieux de deal et de prostitution. Et en même temps, c’est un véritable laboratoire pour les urbanistes où la mixité sociale et le degré de participation des habitants ne sont atteints nulle part ailleurs ».

La mairie d’arrondissement a adhéré à leur projet autant que le bailleur social SACVL. Ils ont mis la main au porte-monnaie. Résultat : l’imprimeur a pu être payé ainsi que l’ensemble des collaborateurs.

 

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Visite dans le camion d’une prostituée. Crédit: Coline Bérard et Loic Guyon

 

Un ogre multimédia

Tiré à 7 000 exemplaires, l’Ogre ne se limite pas à vingt pages de papier. Les illustrateurs ont dessiné les vingt fresques du centenaire de l’arrondissement (créé en 2012), actuellement accrochés au pied de la gare Jean Macé.


La criée se terminera le 30 juin par une fête au Ninkasi avec Goldenzip. Les Ogres promettent déjà d’autres projets. Coline Bérard, qui officiait comme rédactrice en chef :

« On a des envies de presse. Et dans le contexte où cette presse se casse la gueule, on veut continuer à expérimenter ».

Aller plus loin

Le site de l’Ogre

 


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