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MegaCitiz, un petit Amazon lyonnais des objets connectés

Tout est parti d’une recherche insatisfaite. Lancé en 2005 et basé dans le 3e arrondissement de Lyon, le site de e-commerce est spécialisé dans les objets connectés, notamment de marques françaises appartenant au label « French Tech ». Objectif : « un équivalent French Tech pour chaque produit de grande marque ». Reste à convaincre à et à imposer le principe.

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MegaCitiz, un petit Amazon lyonnais des objets connectés

L'équipe dirigeante de MegaCitiz.com autour d'Armand Pellerin son patron © BE Rue89Lyon
L’équipe dirigeante de MegaCitiz.com autour d’Armand Pellin son patron © BE Rue89Lyon

« Je cherchais un jour une station météo connectée. Je n’ai trouvé qu’un ou deux modèles sur Amazon et j’étais frustré. Je voulais avoir un panel plus large. C’est là que j’ai eu l’idée. »

Armand Pellin et son équipe ont donc lancé en 2015 le site de e-commerce Megacitiz.com. S’il n’est pas le Amazon ou le LDLC des objets connectés, le site présente malgré tout actuellement un catalogue de 300 références pour 38 marques proposées.

Megacitiz se présente comme « un des premiers acteurs » sur le marché de la vente en ligne d’objets connectés. Un petit poisson dans le grand bain de la vente en ligne sur un secteur qui se développe rapidement, à en croire son directeur.

« Depuis qu’on s’est lancé, la concurrence a été multipliée par 10 ou 15. Les gros acteurs comme Amazon ou Cdiscount se lancent sur le marché des objets connectés. Certains produits sont en vente en grande surface. Aujourd’hui, il serait plus dur de se lancer. On a sûrement mangé notre pain blanc. »

Sur le site, on retrouve les grands classique d’un site de vente en ligne : fiches détaillées de produits, guide d’achat et un blog avec notamment des tests de produits. Megacitiz a choisi de se différencier en misant sur le local.

Le site met ainsi en avant des produits de sociétés françaises estampillées French Tech. Depuis début juillet, un espace leur est même consacré.

12 marques French Tech dans le catalogue

Cet étendard « French tech » a été lancé en 2014 par le gouvernement pour promouvoir notamment les start-up françaises dans le secteur du numérique et des nouvelles technologies. Parfois contesté ou remis en doute, il est censé encourager les échanges et assurer une meilleure visibilité de leurs savoir-faire ou de leurs produits à l’étranger.

Megacitiz a choisi de se saisir du filon.

« La French Tech devient de plus en plus connue et les gens apprécient les fabricants de France », croit savoir Armand Pellin.

Même si, en matière d’objets connectés, un produit estampillé français recouvre bien souvent une conception française mais avec des composants fabriqués pour la plupart en Asie.

Un contre-exemple toutefois l’entreprise auvergnate 42tea qui propose des cubes à thé connectés qui permettent de choisir la meilleure température de l’eau selon le type de thé et entièrement fabriqués en Auvergne.

Sur Megacitz on trouvera donc en plus de cet assistant pour thé des marques françaises et même lyonnaise comme Bidul (clé USB pour Iphone notamment) ou Kiwibox qui proposent des bornes de rechargement personnalisables.

La page French Tech du site e-commerce lyonnais Mégacitiz. Capture d'écran
La page French Tech du site e-commerce lyonnais Mégacitiz. Capture d’écran

La vague du « made in France » (ou presque)

Pour le moment, seules 9 marques de la French Tech sont proposées sur les 38 entrées que compte le catalogue. Le site de vente surfe donc sur la notoriété du label French Tech, comme un objet marketing, sans vouloir en être le revendeur officiel.

« C’est un échange de bons procédés. On ne veut pas s’accaparer le label puisqu’il appartient en fait à tous ceux qui le font et qui s’y reconnaissent. On profite de la notoriété grandissante des entreprises et de ce label et, en même temps, on leur fait aussi de la pub », explique Armand Pellin.

Il espère atteindre rapidement un catalogue d’environ 1000 à 1500 références, visant un autre objectif :

« Pour chaque produit de grandes marques on voudrait avoir un équivalent French Tech ».

Pour cela, l’équipe assure essayer de « repérer les start-up françaises le plus tôt possible ». En testant des produits, parfois encore en pré-production, et en présentant les résultats et ses avis via le blog du site. Dans une démarche indépendante, assurent-ils.

« Avec les marques, on fait un deal : on fait un test et on dit ce qu’on pense. Ce n’est pas parce que vous nous avez envoyé votre produit ou qu’on le vend que l’on va en dire du bien sur tous les aspects », explique Maureen Chaffurin, en charge des tests et du blog de Megacitiz.

« Local » et « non intrusif », les arguments mis en avant

Acheter français, sur un site de vente en ligne « spécialisé français », dont les entrepôts sont à Arnas, avec une hotline à laquelle répondra parfois le patron : Megacitiz joue donc sur la proximité.

Il propose toutefois des produits de grandes marques comme Apple, Fitbit ou Sony. Des produits qui ne sont pas vendus forcément moins cher que sur les autres sites de vente en ligne. Quel intérêt ?

« On est obligés de les avoir. Pour proposer un catalogue complet, pour que les gens puissent faire leur choix en ayant toute une gamme de produits sous les yeux. Et puis certains de ces produits de grandes marques sont géniaux. On se doit de les avoir », assure le patron.

La pertinence et l’utilité restent les critères de sélection principaux du site, assure son équipe dirigeante. Les produits vendus sont ceux auxquels elle croit « pour améliorer le quotidien, la santé ou parvenir à consommer moins d’énergie ».

Le site mise aussi sur une approche commerciale la moins agressive possible. Le site n’effectue pas de relances commerciales, ne proposent pas de publicité contextualisées avec « seulement trois cookies internes à la navigation du site ».

Elle promet de supprimer en 48 heures les données personnelles d’un compte client.

« Le marché de l’internet des objets est assez morose »

Un an environ après son lancement, au printemps 2016, MegaCitiz voyait son chiffre d’affaires augmenter de 10 % par mois avec environ 50 commandes par mois, selon son équipe dirigeante qui attendait de boucler son premier exercice. Elle espèrait en tout cas être partie assez tôt pour parvenir à s’imposer et à durer.

« A la rentrée, beaucoup d’objets connectés vont arriver et les grandes surfaces se mettent de plus en plus à en vendre. Ce ne sera pas facile. », nous indiquait Armand Pellin.

En 2016, elle a dégagé un chiffre d’affaires de 100 000 euros et « sur 2017 on devrait faire plus ». À l’été 2017, son dirigeant estimait malgré tout que le marché n’était « pas encore mâture ».

« Le marché est saturé d’offre mais il n’y a pas trop de demande. Au dernier SIDO par exemple, j’ai vu 50 bracelets connectés nouveaux mais aucun de révolutionnaires.La vague est un petit peu retombée et il y a eu beaucoup de casse parmi les fabricants et les petites structures e-commerce aussi. La réalité virtuelle et les drônes deviennent très gros mais le marché de l’IOT (internet des objets, ndlr) est assez morose. »

Des produits que Megacitiz veut renforcer dans son catalogue. Pour lui, la clé réside dans ce secteur de l’IoT et du high tech dans la capacité à « amener un produit innovant et le sortir très rapidement ».

« On m’a présenté des caméras 360° il y a deux ans, elles ne sont pas encore sorties. En France, on a de supers idées mais souvent trop d’inertie pour les concrétiser. Ou alors on n’a pas assez de recul sur l’idée et on tombe dans le pur gadget. J’ai vu par exemple un collier pour chien connecté. »

Le patron assure que son site de vente en ligne s’en sort malgré tout grâce à la fidélisation de ses clients, une interface client plutôt efficace mais aussi « une part de réussite ». Le catalogue a grimpé à près de 700 références en 2017 pour avoisiner les 1000 en cette fin d’année.

Megacitiz stocke toujours l’ensemble de ses produits et a étoffé son équipe de préparation. Mais aussi son département marketing. L’ambition est toujours de gagner l’international et de lancer des versions de Megacitiz France en Belgique, au Luxembourg, en Suisse ou encore en Angleterre.

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