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Le plus gros squat de la Guillotière expulsé

A Lyon, après les expulsions de campements, les autorités continuent de faire place nette.

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Le petit immeuble du 5, rue Saint-André à la Guillotière quelques heures après son évacuation. ©LB/Rue89Lyon

Ce mardi matin, veille de trêve hivernale, la police nationale a procédé à l’expulsion des occupants de ce qui restait du plus gros squat de la Guillotière (Lyon 7ème), au 5 de la rue Saint-André.

Le concours de la force publique a été accordé par la préfecture après un jugement du tribunal d’instance de Lyon rendu au printemps dernier. Le propriétaire (la SCI Saint-André) nous avait fait savoir qu’il avait saisi la justice après plusieurs années de squat et un « accord » qu’il avait trouvé avec des « étudiants », premiers occupants des lieux.

Selon plusieurs témoignages, ce petit immeuble de deux étages et sept appartements a commencé à être squatté il y a cinq ans. Les derniers occupants s’apprêtaient à y passer leur troisième hiver.

Ce sont aujourd’hui quatre familles de Roms de Roumanie qui se retrouvent sur le pavé de la Guillotière. Elles avaient élu domicile dans cet immeuble après l’incendie du bidonville de La Soie, à Vaulx-en-Velin, en août 2015.

Aucune solution de relogement n’a été proposée aux douze personnes, parmi lesquelles cinq enfants (dont trois de trois ans).

Le petit immeuble du 5, rue Saint-André à la Guillotière quelques heures après son évacuation. ©LB/Rue89Lyon
Le petit immeuble du 5, rue Saint-André à la Guillotière quelques heures après son évacuation. ©LB/Rue89Lyon

Aucune solution d’hébergement

Vers 9h30, l’intervention policière était terminée. Elle a mobilisé deux camions de police et un équipage de la BAC. Une personne d’origine malienne a été interpellée, selon les habitants.
Cette interpellation n’a pas été confirmée par la commissaire du 7ème arrondissement qui dirigeait l’opération de police. Une entreprise a ensuite pris le relais de la police pour fermer tous les accès de l’immeuble, avant le début de travaux de rénovation.

Sur le parking, à quelques mètres de leur squat, les familles ont réussi à entasser quelques affaires qu’elles ont pu sauver.
Elles ne savent pas où dormir ce soir, comme nous le disait Dorin, 24 ans, un des occupants, père d’une fille de trois ans :

« On a appelé le 115 mais il n’y a pas de places. »

A la veille de l’hiver, le dispositif d’hébergement d’urgence préfectoral est toujours aussi saturé.
Dans la Métropole de Lyon, 2326 personnes ont appelé le 115 du 16 au 22 octobre et n’ont pas pu avoir une place (dernières données disponibles).


#Place nette

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