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Pollution lumineuse : Lyon ne respecte pas la loi

Lyon, ville de la Fête des Lumières, est-elle trop éclairée ?

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Pollution lumineuse à Lyon

Alors qu’un arrêté du ministère de l’écologie de 2013 impose l’extinction des façades et des vitrines après une heure du matin, près d’un tiers des bâtiments lyonnais visités sont jugés « non conformes » selon un rapport de l’ANPCEN, l’Association Nationale de Protection du Ciel et des Environnements Nocturnes.

À l’automne 2016, l’association ANPCEN a examiné près de 260 sites dans 13 grandes villes françaises – Bordeaux, Grenoble, Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Saint-Etienne, Strasbourg et Toulouse – pour vérifier si l’éclairage nocturne respectait la législation en vigueur.

L’arrêté du 25 janvier 2013 « relatif à l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels afin de limiter les nuisances lumineuses et les consommations d’énergie » impose en effet l’extinction des façades et des vitrines après une heure du matin.

A Lyon, une réglementation sur les nuisances lumineuses non appliquée dans un cas sur deux

À Lyon, le bilan est mitigé au point que l’association a rangé la ville dans la catégorie « état contrasté », au même titre que Paris, Montpellier et Nice. En effet, sur les 20 sites étudiés, seule la moitié reste dans les clous de la loi. 20 % des bâtiments ne sont pas complètement éteints après une heure du matin. Et 30% des bâtiments (publics ou privés) sont jugés totalement « non conformes ».

C’est le cas du magasin Mango situé rue de la République ou de la façade de l’hôtel de ville, place des Terreaux.

Façade de l'hôtel de ville, victime de pollution lumineuse.
La façade de l’Hôtel de Ville de Lyon, illuminée même après une heure du matin. Photo prise le 9 juillet 2017. ©MD/Rue89Lyon

À côté de Toulouse et ses 67 % de sites conformes, la ville connu pour la Fête des Lumières fait piètre figure. Mais le cancre français reste Bordeaux, qui ne compte que 17 % de sites respectant scrupuleusement l’arrêté.

En avril dernier, la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (Frapna) et France nature environnement avaient déjà saisi le Conseil d’Etat au motif que « l’État n’a toujours pas pris les textes permettant de préciser et d’appliquer la loi » concernant la pollution lumineuse. Mais pour l’heure, aucune décision n’a été rendue.

« On a plein d’autres sujets prioritaires »

La Ville de Lyon et en charge de trois des sites jugés « non conformes ». Nous avons interrogé le cabinet du maire de Lyon qui assume d’être en dehors des clous pour une partie des bâtiments pointés par l’étude de l’ANPCEN :

« Concernant la façade de l’Hôtel de Ville, il faut savoir que cette place ne dispose d’aucun lampadaire, hormis sur la façade Nord. Et c’est la mise en lumière qui joue le rôle d’éclairage public. Elle est donc pleinement justifiée et conçue efficacement dans ce sens. »

Pour les autres bâtiments, cela relèverait de simples « bugs » selon les services de la ville :

« Lyon compte plus de 350 illuminations. Il est toujours possible d’avoir une marge d’erreur concernant les horaires de mise en lumière de quelques bâtiments. On parle de 2 ou 3 sites en l’occurrence dans cette étude. »

La pollution lumineuse n’est pas un sujet pour les commerçants

Concernant les quelque 13 000 commerces, ce n’est pas la Ville de Lyon qui doit procéder à des contrôles mais les services de l’Etat, compétent en la matière.

Du côté des associations de commerçants, la question de la pollution lumineuse semble reléguée au dernier plan. Contactée par Rue89Lyon, l’association de développement des entreprises du centre-ville, Tendance Presqu’ile, reconnaît :

« On ne communique pas et on n’a pas d’action sur ce sujet. On pourrait en avoir, mais pour le moment non. »

Et la structure de tenter de se justifier :

« On a plein d’autres sujets prioritaires. On fait notamment de l’animation de réseau et il nous arrive de travailler autour des transports. »

pollution lumineuse - magasin Minelli
En se baladant dans la rue de la République après une heure du matin, on peut constater des vitrines encore allumées. Photo prise le 9 juillet 2017. ©MD/Rue89Lyon

« Altération de la santé physique et mentale »

Pourtant, outre l’enjeu écologique évident, les « nuisances lumineuses » influent également sur la qualité du sommeil. Dans son rapport, l’association ANPCEN précise :

« La qualité de nuit permet notamment l’endormissement par la production de mélatonine. Inversement elle est bloquée par la lumière du jour et peut être perturbée par la lumière artificielle, aussi faible que quelques lux, lors d’une exposition à la lumière d’écrans ou à des lumières intrusives dans une habitation ou lors de travail nocturne. »

Avant de rajouter :

« Une exposition inappropriée à la lumière (telle que l’exposition nocturne, ndlr) peut donc contribuer à une altération de la santé physique et/ou mentale des humains et des être vivants. »

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