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20/03/2024 date de fin
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Des lycéens sans portable, ça existe : rencontrez Djemana et Loïsà

« Je ne supportais plus mon portable »

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Des lycéens sans portable, ça existe : rencontrez Djemana et Loïsà

Le chiffre parle tout seul : 93% des 12-17 ans sont équipés d’un mobile, selon une enquête du Credoc (Baromètre du numérique, 2016). Pour les 18-24 ans, le chiffre grimperait même à… 100%.

Alors que la grande majorité des ados de leur âge ont un téléphone, Djemana, 15 ans et Loïsà, 16 ans, ont fait le choix de vivre sans. Et elles racontent pourquoi à nos cousins de Rue89.

Djemana, 15 ans, en seconde à Roubaix (Nord), n’a plus de smartphone depuis la fin de sa troisième. Enfin pas tout à fait : pour rassurer ses parents, elle a encore un téléphone « brique », délaissé dans la poche d’un manteau. « Je paie l’abonnement pour rien », confirme sa mère.

« Il y a un réflexe que la plupart de mes amis ont : toucher leur poche dix fois dans la journée pour vérifier que leur portable est toujours là. Parfois ils sont en stress en plein cours : « Est-ce que je l’ai bien mis en silencieux? »

Ces gestes commençaient à m’exaspérer. Je ne supportais plus d’avoir mon portable dans ma poche. Ça m’horripilait. Je n’aime pas l’idée d’avoir un réflexe qui ne m’est pas propre et qui est contraint par l’objet.

Et puis être branché 24 heures sur 24 aux autres me gêne. Je me voyais devenir quelqu’un que je n’aimais pas. Petit à petit, mon smartphone m’a paru futile et il ne correspondait pas à mes valeurs. J’ai préféré m’en débarrasser il y a un an.
Téléphone brique

J’ai eu mon premier téléphone en sixième. J’en ai changé quand il a commencé à buguer ; celui d’après s’est cassé.

Au collège, ça ne gênait pas trop. Même si parfois, j’entrais en classe et j’étais la dernière à savoir quelque chose. Je n’aime pas parler par SMS ou sur les réseaux sociaux, je préfère discuter en face à face.

Au lycée, quand on est en groupe, chacun sort son téléphone portable et s’isole. Moi je trouve que ça me donne un certain avantage de ne pas avoir de téléphone portable : ça me permet de davantage partager. Même en famille, ça devient trop facile de sortir son téléphone et d’être chacun de son côté.

Quelquefois, j’ai l’air d’un ovni

Je donne rendez-vous à mes amis depuis Facebook. Sans portable, il y a toujours le petit stress de se dire que peut-être que la personne est en retard et ne peut pas m’appeler… Mais il suffit d’emprunter le téléphone de quelqu’un dans la rue. Ça m’a même déjà permis de rencontrer quelqu’un devant un ciné.

Depuis que je n’ai plus de smartphone, je parle beaucoup plus sur Facebook. J’utilise aussi beaucoup mon mail pour échanger avec des amis. Je le consulte deux fois par jour.

Je ne regarde pas la télé, je n’aime pas ça, mais je passe du temps devant mon PC. C’est en regardant des vidéos sur YouTube que j’ai commencé à m’intéresser à l’actualité. J’ai ressenti le besoin d’être informée. Je pense que le portable me forçait à ne plus réfléchir. Toutes les infos qui me sont utiles, je peux les avoir sur mon PC portable sans être connectée tout le temps depuis un téléphone.

Le téléphone capte notre attention. Il nous pousse à consommer des applications, il y a des pubs partout, et on ne peut pas avoir le même contrôle que sur un PC.

L’ordi portable étant beaucoup plus dur à prendre avec soi partout, je trouve que ça nous donne une plus grande distance avec la technologie. C’est mon avis.

Il ne faut pas se laisser influencer. Il faut faire savoir ses idéaux, les défendre, savoir expliquer pourquoi aux gens pour ne pas qu’ils nous prennent pour des rebuts de la société qui veulent faire un truc écolo. Il faut savoir bien expliquer pour que ça passe tout seul.

Je veux devenir médecin. Avec ma sœur, on aimerait bien aller vivre au Canada et construire là-bas une maison écologique… On a des grands rêves. Si possible, je vivrai sans portable. Mais quand on est médecin, on a besoin d’être bipé partout donc j’imagine que j’aurai besoin d’un téléphone… D’ici dix ans, je pense. »

 

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