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29/03/2024 date de fin
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Enfants SDF : l’école Gilbert Dru de la Guillotière déjà dans la rue

Trois semaines après la rentrée, l’école Gilbert Dru de la Guillotière (Lyon 7ème) fait déjà parler d’elle. Pour demander l’hébergement de dix enfants SDF, un rassemblement était organisé ce mercredi 28 septembre.

Photos

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Rassemblement devant l'école Gilbert Dru le 28 septembre. ©Denis Lafontaine

L’école Gilbert Dru fait partie des écoles lyonnaises qui concentrent le plus de militants, à l’égal des établissements des Pentes de la Croix-Rousse, comme l’école Michel Servet.

Depuis 2010 et la mobilisation autour de Guilherme (un père de famille angolais sous le coup d’une mesure d’expulsion), un « collectif de solidarité » a perduré dans cette école, notamment autour des enfants SDF scolarisés.

Habituellement, Gilbert Dru alerte et pétitionne sur le sort des enfants SDF au mois de novembre, quand les températures baissent et que toutes les solutions administratives ont été épuisées.

Mais là, aux dires des enseignants et des parents d’élèves du collectif, l’urgence des situations les a poussés à agir plus rapidement.

Allan Maria, un des instituteurs du collectif :

« On a vu des enfants arriver trempés en cours. Ils ont littéralement dormi sous un pont à Perrache. On a alerté tous les services compétents, du 115 à la municipalité mais rien ne bouge. »

On parle de cinq familles « de pays de l’est » (Albanie et Kosovo) qui passent les nuits dans des jardins publics, dans des squats, sous un pont à Perrache ou chez des soutiens (parents d’élèves ou habitants du quartier).
Cela représente, pour l’école, huit enfants en élémentaire et deux en maternelle.
D’autres enfants de ces familles ne sont pas en âge d’être scolarisés. Il y aurait deux enfants de deux ans.


Pas de places pour les demandeurs d’asile

L’année scolaire dernière, le collectif s’était mobilisé autour d’une seule famille. Après une tentative d’occupation, la Ville de Lyon avait rapidement trouvé une solution.

C’était l’exception. L’année scolaire précédente (2014/2015), la mobilisation avait duré de longs mois pour aboutir à l’hébergement de quelques familles. Après une manifestation et un campement, l’école avait été occupée plus de quatre mois au printemps 2015.

En cette rentrée 2016, la situation semble particulièrement tendue.
D’un côté, le collectif a déjà collecté et dépensé environ 1 200 euros pour loger des familles remises à la rue en juin. Les parents d’élèves et enseignants sont déjà essoufflés.
De l’autre, quatre nouvelles familles de l’école sont à la rue alors qu’elles sont en cours de demande d’asile et devraient donc être hébergées au titre de la Convention de Genève.

En clair, les structures d’hébergement d’urgence « classiques » et celles destinées aux demandeurs d’asile (les CADA) affichent complet.
Résultat, une fois de plus, le droit au logement n’est pas respecté à Lyon.
Et il n’y a pas que les familles de l’école dans ce cas là.


Rendre visibles les SDF

Gilbert Dru est une bonne vigie pour rendre visibles ces sans-abri lyonnais, familles ou personnes seules, qui ne trouvent pas de solution en appelant le 115.
Cet été, avec une vague de remises à la rue malgré les annonces de la ministre du logement, le nombre de « sans solution » a de nouveau grimpé.

Créer une image pour alerter, c’était l’objectif du rassemblement de ce mercredi matin.
Sur la photo, on voit donc une cinquantaine de parents d’élèves, habitants ou enseignants, certains assis, d’autres dans un sac de couchage, devant les grilles de l’école. « Pour simplement demander l’application de la loi », glisse Allan Maria du collectif.
Pour le moment, aucune occupation de Gilbert Dru n’est envisagée.

« La mairie de Lyon nous a fait savoir qu’ils n’accepteraient plus d’occupation et qu’ils enverraient les forces de l’ordre si c’était le cas. A cause du plan Vigipirate, nous ont-ils dit. »

Rassemblement devant l'école Gilbert Dru le 28 septembre. ©Denis Lafontaine
Rassemblement devant l’école Gilbert Dru le 28 septembre. ©Denis Lafontaine

[Mise à jour] Lundi 10 octobre, pour demander l’hébergement des familles et de leurs enfants, une « soirée d’occupation » avec « soupe et duvets » est organisée. Mais seulement jusqu’à 22 heures.

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