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A Lyon, « Macron fait bien rire avec son costard »

Changement de décor pour cette nouvelle mobilisation contre la loi travail. Cette fois-ci, le rendez-vous n’était pas donné dans le centre-ville de Lyon, mais à la gare d’Oullins à 10 heures. La manifestation a ensuite gagné l’usine Arkéma où le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, participait à « un Comité stratégique de la filière chimie ».

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Les cheminots étaient en nombre le 2 juin dernier pour accueillir Emmanuel Macron à l'usine Arkema de Pierre-Bénite. ©SS/Rue89Lyon

Une manifestation plutôt bonne enfant avec de nombreux fumigènes.
Une manifestation plutôt tranquille, avec de nombreux fumigènes. ©SS/Rue89Lyon

Ce dépaysement dans la banlieue sud de Lyon a dû faire bugger les calculettes : la CGT annonce 5 000 personnes alors que la préfecture en annonce 1 300.

Le gros du cortège qui répondait à l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, CNT et CNT-SO) était formé logiquement par le secteur de la chimie mais aussi celui de l’énergie, rejoints en cours de route par les cheminots.

Pour Olivier Minou, ouvrier syndiqué à la CGT chez Solvay, « depuis trois mois, il y a une minorité qui relève la tète et qui a le soutien d’une majorité selon les sondages. »

Depuis deux mois, les manifestations sont en effet relativement peu fournies à Lyon. Mais pour ce salarié de GRDF, la mobilisation est loin de faiblir :

« Il y a plus d’enthousiasme que de fatigue, le mouvement s’enracine. La votation citoyenne est un nouvel outil qui va nous permettre de discuter avec les salariés et montrer que la loi El-Khomri est massivement rejetée. »

« Macron me fait bien rire avec son costard »

Lycéens, étudiants et jeunes précaires étaient encore nombreux dans le cortège.

Certains n’étaient d’ailleurs pas toujours en phase avec les syndicats qui n’ont pas apprécié qu’un groupe tente de prendre la tète du cortège, comme habituellement dans les manifestations lyonnaises.

Benoît, Wilfried, Laudine et Marion, avaient fait le déplacement depuis l’Ardèche. Pour ces jeunes travailleurs, il fallait venir pour dénoncer « les abus du gouvernement ».

«Le 49.3 est un déni de démocratie, le gouvernement bloque les débats parlementaires et s’entête avec ce projet de loi. La venue de Macron me fait bien rire, il se moque de nous avec son histoire de costard et dénigre le prolétariat».

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Les pancartes étaient nombreuses à railler le ministre de l’économie. ©SS/Rue89Lyon

« C’était ouvert, alors on est entrés »

Vers midi, tandis que le cortège se retrouvait devant les grilles de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, quelques manifestants sont parvenus à entrer à l’intérieur du site par un portail qui ne semblait pas verrouillé.

Une ligne de policiers s’est rapidement mis en place et a repoussé les manifestants à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Ces derniers ont entonné le slogan « c’était ouvert, on est entrés ».

La police à repousser les manifestants à coups de matraques et de gazs lacrymogène
La police a repoussé les manifestants à coups de matraque et de gaz lacrymogène ©SS/Rue89Lyon

Les plus déterminés (une petite centaine) se sont rendus aux Terreaux, devant l’hôtel de ville de Lyon où Emmanuel Macron était reçu par Gérard Colomb.

Des manifestants ont ensuite continué le comité d’accueil jusqu’à la gare Part-Dieu où Emmanuel Macron devait reprendre son train.


#Chimie

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