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Avant les régionales 2015 : au sein du PS lyonnais, y’a-t-il un pilote dans l’avion ?

[Article mis à jour]

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Queyranne-bass-def© Pierre Maier

 Mercredi 13 mai, les listes pour les prochaines élections régionales (qui se tiendront en décembre 2015) proposées par la commission fédérale du PS local ont été retoquées -avec 50 voix pour et 51 voix contre. Un revers pour le président de la fédé, David Kimelfeld, mais aussi, par ricochet, pour Gérard Collomb, président de la Métropole de Lyon, qui avait entériné ces listes où l’on retrouve son épouse Caroline Collomb en position éligible.

Jean-Jack Queyranne, actuel président de la région Rhône-Alpes et tête de liste pour le PS, donc, n’y est pas pour rien. Il semble avoir déclaré la guerre à un Gérard Collomb trop hégémonique à son goût, sur une question qui le concerne lui premièrement, c’est à dire la tête de la Région et la composition de sa liste.

Queyranne-bass-def© Pierre Maier
Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes © Pierre Maier/Rue89Lyon

Les chefs locaux vont-ils entendre les agacements d’origines diverses de leurs militants ?

Il ne s’agit pas d’un putch en préparation mais de l’expression d’un ras-le-bol latent, au regard des arrangements entre éléphants locaux (c’est à dire Gérard Collomb maire de Lyon, Jean-Paul Bret maire de Villeurbanne, Jean-Jack Queyranne) pour proposer de futurs élus régionaux pour Rhône-Alpes-Auvergne.

« Népotisme » et arrangements entre poids lourds

Caroline Collomb, positionnée en (très bonne) deuxième place sur la liste métropolitaine a-t-elle cristallisé les crispations ? Pas uniquement, « et même loin de là », nous jure-t-on. Elle n’aurait même pas été un des sujets abordés lors des discussions mouvementées du conseil fédéral réuni mercredi soir.

« En même temps, Caroline était présente à ce conseil, il était donc difficile de parler d’elle et de critiquer les choix la concernant », lâche un élu.

Chez certains, dans cette période de troubles, les langues se délient et on nous lâche quand même qu’ »elle a grimpé trop vite » :

« Il eût fallu qu’elle ait au moins un mandat, de conseillère d’arrondissement, par exemple, pour que sa propulsion sur cette élection soit un peu mieux acceptée. Là, c’est difficile pour Gérard Collomb de ne pas être accusé de népotisme, même si Caroline a des qualités et qu’elle milite depuis longtemps. »

Gérard et Caroline Collomb, à la sortie de leur bureau de vote, dimanche 23 mars à Lyon. Crédit : Rue89Lyon
Gérard et Caroline Collomb, à la sortie de leur bureau de vote, dimanche 23 mars à Lyon. Crédit : Rue89Lyon

Jean-Jack Queyranne lui-même aurait fait en sorte que cette liste ne passe pas, du fait de la présence de l’épouse du maire lyonnais en si haute position.

Mais pour expliquer un vote si peu soumis aux instances locales dirigeantes du parti, Caroline Collomb n’est pas la seule explication. Ce sont aussi et surtout les différentes sensibilités du parti qui n’auraient pas suffisamment été représentées sur les listes proposées par deux collèges de socialistes (ceux du Nouveau Rhône et ceux de la Métropole).

Les Frondeurs ne se sont pas sentis suffisamment considérés, tout comme les socialistes de l’Ouest lyonnais et du Nord.

L’Est qui était jusque là un fief de la gauche est devenu un territoire à reconquérir, après les échecs aux municipales, et tout cela mis dans le shaker a provoqué des remous.

L’après-Collomb : qui veut en être en 2020 ?

Concernant cet Est lyonnais, Jean-Jack Queyranne a une stratégie : il souhaiterait voir l’une de ses vice-présidentes à la Région issue du territoire, Farida Boudaoud, en très bonne position sur la liste finale des candidats. Mais cette dernière fait converger vers elle des haines tenaces, accusée notamment d’avoir fait perdre l’ex-maire PS de Décines, Jérôme Sturla, aux dernières municipales en se présentant sur une liste adverse (menée par un communiste Michel Buronfosse). Choix qui lui avait valu d’être exclue du PS.

Non présente au conseil fédéral, elle a fait l’objet d’échanges vigoureux. Difficile de la voir revenir mener une campagne avec des socialistes qui se sont sentis trahis en 2014.

Le vote pour cette liste qui ne concerne pour le moment que les candidats socialistes (et dans laquelle il faudra donc dans un second temps faire entrer les partenaires d’autres formations politiques) a marqué l’occasion d’exprimer une colère. David Kimelfeld est en position délicate. Il doit subir les foudres de Gérard Collomb, pour ne pas avoir su tenir sa fédé dans le bon sens, c’est à dire celui du maire de Lyon.

A l’heure où la question de l’après-Collomb, en 2020, se pose déjà, un vent de révolte va-t-il finir par souffler, pour tenter de faire monter de nouvelles têtes, choisies par d’autres voix que celles des puissants ?

La commission fédérale doit impérativement se réunir et soumettre au vote des militants de nouvelles listes, avant le vote au congrès des militants, relatif aux différentes motions, qui aura lieu ce jeudi 21 mai. Dans moins d’une semaine donc. Et avec, si possible, une proposition de candidats qui puisse montrer que les réclamations ont été entendues.

> Mise à jour : Ce mercredi 21 mai, une semaine plus tard, les listes PS ont été enfin validées. Avec, cette fois, un « frondeur », Yann Crombecque, situé en cinquième position (au lieu de la septième), satisfaisant ainsi l’aile gauche du parti. Jean-Jack Queyranne ne souhaiterait pas céder sur la 2ème position qu’il compte accorder à Farida Boudaoud (exclue du PS), envers et contre tous. Un casus beli qui aboutira certainement à une campagne peu voire pas du tout portée par la fédération du Rhône.

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#Caroline Collomb

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Laurent Wauquiez. Crédit : FabriceCaterini/Inediz.
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