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Roms : trois bidonvilles expulsés simultanément à Lyon-Gerland

Les familles « avec enfants de moins d’un an » prises en charge

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Roms : L'Eglise catholique en première ligne à Lyon

Ce vendredi matin, la police a procédé à l’expulsion de trois bidonvilles situés au sud de Lyon, à une encablure du périphérique. Les trois terrains ont accueillis jusqu’à 250 personnes, essentiellement des Roms de Roumanie.

Ils se trouvaient le long de la rue de Surville et du boulevard Chambaud de la Bruyère, dans le 7e arrondissement, au bout du quartier de Gerland.

Depuis 10 ans, c’est au moins la quatrième fois que des « campements de Roms » sont construits dans cette zone de Lyon constituée de terrains vagues, de lignes électriques à haute tension, de ponts d’autoroute et de voies de chemin de fer. Deux fillettes y étaient mortes dans un incendie en mars 2004.

Comme il y a 10 ans, ces bidonvilles de 2014 étaient formés de baraquements de fortune mais aussi de caravanes.

Jeudi, des personnes avaient tenté de s’installer avec ces caravanes sur une autre parcelle non-concernée par un jugement d’expulsion. La police est intervenue estimant que les squatteurs s’étaient installés depuis moins de 48 heures.

 

Selon la préfecture du Rhône citée par l’AFP (via lefigaro.fr), des nuits d’hôtel ont été proposées aux familles enfants de moins d’un an et aux femmes enceintes. Ce qui a fait réagir Gilberte Renard, militante de l’association Classes (Collectif Lyonnais pour l’Accès à la Scolarisation et le Soutien aux Enfants des Squats), présente sur les lieux ce vendredi matin :

« Avant la préfecture du Rhône, quand il y avait une expulsion, prenait en charge les familles avec enfants de moins de trois ans. Désormais ce sont seulement les « moins de un an ». Aujourd’hui, il y a beaucoup de petits enfants qui sont sans solution ».

Dans un communiqué, le MRAP a également dénoncé ces nouvelles expulsions sans relogement :

« Les quelques nuits d’hôtel proposées par la préfecture à  6 familles ne peuvent remplacer un vrai travail de diagnostic et d’accompagnement pour l’ensemble des personnes présentes comme le prévoit la circulaire pourtant signée par monsieur Valls lui-même lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur. »

La préfecture a indiqué que « 70% des familles étaient présentes sur le site depuis moins de trois mois ». Informés de l’imminence de l’expulsion, la plupart des occupants avaient quitté les lieux. Selon les associations (Classes et MRAP), la majorité d’entre eux venaient d’un bidonville situé sur la commune de Saint-Fons, soit à quelques centaines de mètres, expulsé en mars dernier.

Roms : L'Eglise catholique en première ligne à Lyon
Le bidonville de Saint-Fons expulsé en mars 2014 a compté jusqu’à 300 occupants, Roms de Roumanie pour la majorité d’entre eux ©Rue89Lyon

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