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« Je suis cheminot à la SNCF et voici pourquoi je suis en grève »

Nos amis de Rue89 ont repris le témoignage, initialement publié sur son blog, de Sylvain Bouard, agent circulation de la SNCF à Bourg-en-Bresse. À la veille du septième jour de grève de certains syndicats de la SNCF contre le projet de réforme ferroviaire, le cheminot expose les principaux points d’une contestation particulièrement mal comprise.

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« Je suis cheminot à la SNCF et voici pourquoi je suis en grève »

SUR RUE89.COM

 

  • Selon Sylvain, la réunification entre Réseau Ferré de France et la SNCF « n’en est pas une ». D’un côté, on a l’entreprise propriétaire du réseau, en charge des infrastructures ; de l’autre, la société charger de faire rouler les trains.

On a donc deux entreprises avec deux lignes hiérarchiques différentes et donc les dissensions qui vont avec. Avec la réforme proposée, RFF devient l’entreprise « SNCF Infra » et la SNCF devient l’entreprise « SNCF Mobilité ». Ces deux entreprises se trouvent filiales d’une toute nouvelle entreprise nommée SNCF. Cette dernière est dotée d’un directoire et d’un conseil de surveillance. On passe donc de deux lignes hiérarchiques à trois en nous expliquant que tout sera plus simple.

A part multiplier les postes d’encadrement et les heures de réunions entre tout ce petit monde, quelle utilité ? J’ai travaillé des années dans un grand groupe multinational, je peux vous dire où cela mène de multiplier les lignes hiérarchiques : la main droite ne sait plus ce que fait la main gauche, voire même travaille à défaire ce que fait la main gauche pour des raisons d’ego mal placé de certains dirigeants.

  • On profiterait de cette réunification « pour faire passer des choses qui n’ont rien à voir avec le sujet ». C’est la convention collective ferroviaire, prochainement créée en vue de l’ouverture du transport de personnes à la concurrence, qui est ici visée.

Après tout, si d’autres entreprises doivent faire du ferroviaire, il serait logique et même carrément souhaitable que tout le monde joue avec les mêmes règles sociales. Sur ce point, je suis entièrement d’accord. Gagnons du temps et allons au plus simple : que l’on prenne les règles qui ont cours à la SNCF et que l’on applique ça à toute la profession ! On gagne un temps fou en négociation et, surtout, en crispation. Tous les salariés de toutes les entreprises ferroviaires seront sur un pied d’égalité et la concurrence sera donc équitable.

Organisées au sein de l’Union des transports publics et ferroviaires (Utp), les entreprises ferroviaires (dont la SNCF) militent, bizarrement, pour une toute autre solution : la remise à plat totale des règles et la négociation d’une convention collective pour le secteur ferroviaire. Pour les cheminots de la SNCF, on va donc tout oublier et devoir tout renégocier.

L’article 14 du projet de loi annonce effectivement le maintien pendant six mois de l’accord établissant les temps de travail et de repos à la SNCF. Et après ? Et bien après, on verra avec la convention collective qui sera négociée.

[…]

Imaginez un peu : samedi dernier, j’ai fini le boulot à 4h30. On pourrait me faire reprendre à 13h30 pour une journée de 12 heures qui m’emmènerait donc à 1h30. De là, je pourrais être de retour au boulot à 10h30. Quand est ce que l’on dort ? Quand est ce que l’on mange ? Quand est ce que l’on voit notre famille ?

Et vous, voyageur, vous êtes d’accord pour avoir, en tête de votre train ou dans le poste d’aiguillage des personnes chargées de votre sécurité qui vivent un tel rythme ?

 

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#cheminots

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