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Manif contre le FN à Lyon : « il faut un coup de barre à gauche »

A Lyon, ce jeudi, entre 700 et 2 000 personnes (selon les chiffres de la police ou des organisateurs) se sont rassemblées suite à la victoire du FN aux élections européennes. Si les vieux slogans anti-FN étaient de sortis, c’est surtout le gouvernement socialiste qui en a pris pour son grade, considéré comme responsable de la situation politique actuelle.

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Rassemblement contre le Front national à Lyon. © Laurent Burlet / Rue89Lyon

A Lyon comme ailleurs en France, « ces marches ou rassemblements citoyens » n’ont rien eu de comparable avec les manifs post-21 avril 2002 où plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient défilé contre le Front National.

Lancées par un groupe de lycéens, ces initiatives ont rapidement été reprises en main par les organisations de jeunesses de gauche (MJS, JC, SOS Racisme…) qui ont notamment publié un appel à la mobilisation dans Libération.

A l’arrivée, ce sont essentiellement des jeunes gens qui se sont réunis en l’absence d’élus de ces mêmes partis de gauche.

 

La cause principale du score du FN ? « l’austérité »

Les organisateurs, du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS) jusqu’au Front de gauche, partagent une analyse : la politique d’austérité du gouvernement socialiste est la principale cause du score atteint par le FN.

Dans la bouche du secrétaire fédéral des Jeunesses communistes (JC) du Rhône, Nicolas Maury, 30 ans, cela donne :

« les principales politiques du gouvernement sont menées contre les travailleurs : de la réforme des retraite à l’Accord National Interprofessionnel (ANI) ».

Elise Chouquet, 20 ans, animatrice du MJS Rhône, se dit « désespérée » :

« François Hollande doit faire ce pour quoi il a été élu : la lutte contre la finance ou la transition écologique. Aujourd’hui, on manifeste pour que le gouvernement mette un coup de barre à gauche ».

Pendant que l’on reprend « la jeunesse emmerde le Front national », La dirigeante locale du MJS appelle à se « remettre en question » :

« Les manifs contre le FN ne marchent pas. Marine Le Pen pourrait dire n’importe quoi, les gens continuerait à voter pour elle. On l’a vu avec son père et ses déclarations sur le virus Ebola. Il faut surtout rompre avec la politique d’austérité ».

 

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Deux étudiantes de 20 ans et leur pancarte. © Laurent Burlet/Rue89Lyon

Les divisions du Front de gauche à coeur ouvert

Présents en nombre, les militants communistes affichent leurs différences avec ceux du Parti de Gauche, pourtant réunis au sein du Front de gauche. Leur chef rhodanien, Nicolas Maury, l’assume :

« Les divisions visibles pendant les élections municipales nous ont plombés. C’est déjà un miracle qu’on ait réussi à faire le même score qu’aux élections européennes de 2009 ».

Il voit une solution à cet « échec du Front de gauche » selon ses termes :

« Il faut renforcer le Parti communiste ».

Elliott Aubin, 20 ans, tout juste élu dans le 1er arrondissement de Lyon ne partage pas cette vision. Pour ce responsable des jeunes du Parti de gauche, il faut au contraire renforcer le Front de gauche, ce qui pourrait passer notamment par des adhésions directes au Front de gauche.

« Nous devons refondre cette gauche en dépassant le cadre des partis politiques, notamment en s’appuyant sur les initiatives locales, comme on l’a fait dans le 1er arrondissement ou à Grenoble ».

 

« Nous avons perdu le combat culturel »

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La main jaune et les affichettes de SOS Racisme étaient très visibles. ©Laurent Burlet/Rue89Lyon

SOS Racisme a bien réussi l’opération. De nombreux participants arborent la main jaune et des autocollants ou des affichettes « Lyon capitale de la résistance contre l’extrême droite ».

Mais l’heure n’est pas à pavoiser. L’un des principaux responsables locaux, Thomas Rigaud, soulève une autre explication :

« Nous avons perdu le combat culturel. L’UMP braconne sur les terres du FN et des leaders du PS (il s’agit surtout de Manuel Valls, ndlr) considèrent que les Roms ne veulent pas s’intégrer. Cela veut dire que le parti d’extrême droite a réussi à imposer ses thèmes. Il faut donc que toutes les forces de gauche portent ce combat commun sur l’égalité ».

Dans un autre style des militants « antifas » qui ont lancé une manif non-déclarée ne sont pas loin de dire la même chose. Après un aller-retour place des Terreaux-Bellecour avec plus de 300 personnes, l’un d’entre eux a pris la parole au mégaphone, là où quelques minutes plus tôt se déroulait le rassemblement autorisé par la préfecture.

« Ce n’est pas parce que le FN n’est pas au pouvoir que ses idées n’y sont pas ».

Une autre manifestation est prévue le jeudi 5 juin à 16h place Bellecour.

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