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Blog du taulard #11 : Et toi lecteur, as-tu un maton comme ami ou connaissance ?

Tu y crois toi, lecteur, que nous sommes de la racaille ? Observe ta pensée, s’il te plaît. Es-tu sûr que voleur d’un jour, c’est voleur toujours ? Alors, peut-être es-tu soulagé quand Eric Ciotti et sa bande de forcenés refusent toute corrélation entre misère et délinquance ?

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En prison. Crédit : Sébastien Erome/Signatures.

En prison. Crédit : Sébastien Erome/Signatures.
En prison. © Sébastien Erome / Signatures.

Es-tu impressionné lorsque la télé te ressasse qu’un nombre ahurissant de peines ne sont pas effectuées en oubliant soigneusement de t’informer qu’elles sont toutes quasiment toutes inférieures à trois mois fermes ?

Tu te dis, peut-être, lorsque les journaux racontent avec complaisance l’agression d’un maton par un prisonnier, que leur métier est difficile, face à ce danger permanent de garder des délinquants si irrécupérables. Mais tu ne cherches pas à savoir comment le type qui a pété les plombs a été méprisé, humilié, nié avant de partir en vrille et poussé dans ses extrémités sadiquement.

Alors si un taulard te dit que les matons sont des gens pervers qui usent et abusent de leur pouvoir caché derrière les murs, tu ne le croiras pas. Et c’est bien ça le problème. Dans les tribunaux on ne nous croit pas. En prison on ne nous croit pas et dehors on ne nous croit toujours pas. Et pourtant. Sais-tu, lecteur, que beaucoup de matons sont là car ils ont raté le concours d’entrée dans la police ou dans la gendarmerie ? Sais-tu que le concours de l’administration pénitentiaire est si facile qu’il en est risible ? Si je te dis que pour beaucoup ce sont des voyous ratés qui n’ont pas osé y aller. Comme diraient ces psys escrocs : double frustration.

Le bourreau était isolé socialement, ça n’a pas beaucoup changé

Ah, mais tu as lu, peut-être, lecteur, ce livre bidon, « Dans la peau d’un maton », ce torchon qui ne dit que le supportable.

Tu dois te dire, lecteur, que c’est la haine naturelle, innée, du bandit qui s’exprime ? Mais toi, lecteur, as-tu un maton comme ami, comme connaissance ? En dehors de la manipulation médiatique et des communiqués de leur syndicat aux odeurs nauséabondes d’extrême droite, que sais-tu d’eux ? Que sais-tu vraiment de leur pratique, de leur mentalité, de leurs exactions ? Rien ! Tu ne sais rien et peut-être n’as-tu pas envie de savoir ?

Aux anciens temps, le bourreau qui faisait le sale boulot, s’il avait des privilèges, il était isolé socialement, infréquentable à cause de ses basses œuvres. Cela n’a pas beaucoup changé aujourd’hui. Ils vivent presque entre eux, dans des résidences réservées à loyer modéré. Eux aussi, à leur manière ils sont exclus. Ils n’ont que leur plainte pour faire partie du tissu social et accroître leurs privilèges.

Pour se valoriser, comme le dernier rempart de ta sécurité, lecteur, ils taisent leur comportement et le masquent derrière une description diabolique du prisonnier. Et toi, lecteur, comme tu n’écoutes plus ta curiosité, reléguée comme une qualité infantile, tu gobes peut-être tout ça.

Réfléchis à ça, je continuerai bientôt la suite.


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Photo : Sébastien Erome / Signatures.

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