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Villes de droite, villes de gauche : qui paie le plus d’impôts?

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Villes de droite, villes de gauche : qui paie le plus d’impôts?

SUR LESDECODEURS, BLOG DU MONDE.FR 

Le blog des Décodeurs du site du Monde, spécialistes du fact-checking, livre un décryptage des clichés de gestion municipale, en fonction de la couleur politique de l’administration en place. L’analyse porte sur les 50 plus grandes villes de France.

L’analyse porte sur 6 critères : l’impôt de solidarité sur la fortune, l’âge de la population, l’endettement, la fiscalité locale, la police municipale et le logement social.

L’étude de deux premiers critères n’apporte pas vraiment de surprise : les parts de personnes âgées et de personnes s’acquittant de l’ISF sont toutes deux plus importantes dans les villes à droite. Ainsi, seulement quatre villes ont plus d’1% de population s’acquittant de cet impôt, et trois sont à droite : Boulogne-Billancourt(2,66%), Versailles(2,57%), et Aix-en-Provence (1,09%). La ville socialiste du classement est, sans vraiment de surprise, Paris, avec 2,43%.

Ce sont trois villes à droite qui ont la plus forte part de personnes au delà de 75 ans dans leur population, avec des taux au-dessus de 12% : Nice (12,53%), Perpignan (12,02%), et Toulon(12%).

L’endettement par nombre d’habitants n’apporte pas de différence remarquable entre ville de gauche et ville de droite : sur les cinq villes les plus endettés, trois sont de droite (Avignon, Marseille et Perpignan). Les décodeurs notent toutefois que les mairies les moins endettées sont socialistes : Brest, Strasbourg, Angers, Toulouse, Metz et Villeurbanne. On notera la place de Villeurbanne en fin de classement avec 22 euros de dette moyenne par habitants, 100 fois moins que la ville à l’encourt le plus fort : Argenteuil, avec 2169 euros.

Le cliché de la ville à gauche où l’on paie plus d’impôts se voit ébranlé par l’étude des taxes d’habitation et foncière : ce sont en majorité dans les villes de droites que l’on paye le plus ce type de taxes : Bordeaux se retrouve second des deux classements, avec un produit de la taxe d’habitation par habitant à 352 euros, et un produit de la taxe foncière par habitant à 420 euros.

C’est sur les critères de la part du personnel municipal dans le budget et sur les moyens accordés à la police municipale que le clivage gauche/droite est frappant. Sans grande surprise, c’est la gauche qui consacre les plus grandes parts de son budget au personnel municipal : à Nanterre, tête du classement, on y consacre 1180 euros par habitants. De la même façon, ce sont les villes de droite qui consacrent le plus de budget à la police municipale : à Avignon, premier du classement, il y a 105 agents municipaux pour 90 000 habitants (portés à 116 pour 100 000 habitants, mesure-étalon utilisée par les décodeurs).

Les chiffres qui concernent Lyon dressent assez bien en filigrane le portrait de la ville : 8e du classement pour les payeurs d’ISF, un pourcentage de personnes âgées moyen (8,12%), on reconnaît là la bourgeoise cité des Gônes. La dette de Lyon n’est pas aussi basse que celle de sa voisine Villeurbanne, mais avec 710 euros /habitants, elle atteint la 40e place du classement. Les produits de taxes d’habitation et foncière, malgré seulement 39 euros de différence dans leurs montants, sont respectivement 5e et 26e des classements. De façon presque paradoxale pour une ville étiquetée à gauche, Lyon se positionne à l’inverse de la tendance des critères clivants gauche-droite. En effet, elle se classe 10e dans le budget qu’elle accorde à sa police municipale (66 agents pour 10 000 habitants), et 39e dans la part du budget accordé au personnel municipal.


#Impôts

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