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Financement de campagne : les colistiers de Gérard Collomb doivent-ils passer à la caisse ?

Info Rue89Lyon /

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Gérard Collomb avec Christian Coulon, actuel maire du 8è arrondissement de Lyon, lors de la présentation des têtes de listes.

Certains colistiers sont carrément outrés. On leur a demandé de payer entre 400 euros et 900 euros. Pour le moment, l’injonction n’a été formulée qu’aux personnes qui figurent sur la liste du 8è arrondissement, la seule à avoir été tout à fait bouclée par Gérard Collomb, maire socialiste de Lyon en campagne.

Gérard Collomb avec Christian Coulon, actuel maire du 8è arrondissement de Lyon, lors de la présentation des têtes de listes.
Gérard Collomb avec Christian Coulon, actuel maire du 8è arrondissement de Lyon, lors de la présentation de ses têtes de listes. Municipales 2014.

Vendredi 31 janvier, le soir, dans le local de campagne du 8è, sur l’avenue Paul Santy. Christian Coulon, maire sortant et tête de liste de Gérard Collomb dans cet arrondissement, informe une trentaine de militants socialistes de la composition de la liste.

C’est le premier arrondissement à l’avoir tout à fait bouclée. On y trouve des socialistes (dont les adjoints Jean-Louis Touraine ou encore Marie-Odile Fondeur), mais surtout beaucoup de partenaires extérieurs, des communistes historiquement alliés, des militants de l’ancien GAEC et des personnes de la « société civile ».

Il ne fait pas seulement cette annonce. Le candidat avertit que tous les colistiers vont devoir participer au financement de la campagne en fonction de leur place sur la liste :

  • 400 euros pour ceux en position non-éligible
  • 900 euros pour ceux en position éligible

Un militant socialiste s’en émeut :

« Aujourd’hui, l’aboutissement de la constitution des listes c’est qu’il faut payer. Pour les prochaines élections, ce sera quoi ? Il faudra payer en amont pour avoir une chance de pouvoir participer ? »

Ce n’est pas ce qui a été demandé : personne n’a dû payer pour apparaître sur les listes. Mais il semble difficile à ceux qui ont été choisis, alors que les places sont chères et bataillées, de refuser de passer à la caisse. De faire cet ultime effort pour la campagne.

 

Une décision « technocrate » et « injuste »

Un élu explique :

« C’est quand même gonflé. En tant qu’élu, on ne va certainement pas moufter. Mais pour ceux qui ne le sont pas, qui n’ont aucune indemnisation liée à leur activité politique, c’est beaucoup demander. »

Dans le 8è, une solution serait éventuellement mise en place : la section du PS paierait d’avance la facture ainsi engagée, et les colistiers ponctionnés rembourseraient ensuite, une fois les élections passées, en ne payant pas les cotisations au parti par exemple, ou par d’autres biais non encore déterminés (pour ceux n’appartenant pas au PS notamment).

Un flou artistique maintenu par Frank Lévy, chef de section, bien embêté de se voir questionné là-dessus et qui nous a renvoyés au service presse de Gérard Collomb.

Interrogé ce samedi 8 février, pendant l’inauguration officielle de son local de campagne, Christian Coulon a quasiment rétropédalé :

« Non mais ça, c’est une idée qui est descendue comme ça, d’en haut, de je ne sais qui. Non, c’est injuste, on ne pourra pas faire comme ça. Vous imaginez, celui qui est dernier de la liste et qui n’a aucune chance d’être élu, qui se retrouve à devoir donner 400 ou 500 euros, comme ça ? Ce n’est pas tenable. »

Pour le maire d’arrondissement sortant, il s’agit de trouver un compromis entre une décision « technocrate » et la grogne qu’elle ne va pas manquer de susciter dans des équipes à motiver :

« Non, dans le 8è on va faire comme on a toujours fait : on va demander aux personnes élues de participer, après les élections. Et oui, vous vous rendez compte, une campagne c’est cher. C’est normal qu’ils participent, ils vont toucher des indemnités avec leurs mandats d’élus. »

En 2008, la campagne de Gérard Collomb, qui avait gagné six arrondissements dès le premier tour, avait coûté 500 000 euros.

L’actuel maire de Lyon, présent à l’inauguration du local de sa tête de liste, ne s’est pas rendu disponible ce samedi soir pour répondre à cette méthode de financement.

Il finalise par ailleurs les listes des autres arrondissements de la ville : un casse-tête dont il devrait présenter le résultat dans les prochains jours. Mais les colistiers sont désormais prévenus, qu’ils soient heureux d’avoir été été choisis ou qu’ils ne soient pas contents de la place qu’on leur offre, le prix à payer pourrait être élevé.

 

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#Christian Coulon

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