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Pornostagram, du sexe postdigital

C’est peut-être à force de voir passer des culs sur les pentes de la Croix-Rousse qu’un Lyonnais de 23 ans a décidé d’en faire son métier. Ou c’est peut-être en partant du constat que sur internet, le sexe fait toujours recette.

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Moins que la vente d’Instagram au géant Facebook qui rapporta son petit milliard de dollar, mais en croisant les deux, il est toujours possible d’espérer. Surtout que chez le géant américain, s’il reste possible de publier la vidéo d’une femme décapitée, les quéquettes et les nichons sont proscrits.

Bref, l’idée novatrice de Quentin, c’est d’offrir les fonctionnalités du trop puritain Instagram (90 millions d’usagers actifs pour 40 millions de photos postées chaque jour d’après la société), tout en proposant un contenu explicitement réservé à un public averti.

Prendre des photos osées, y apposer un filtre vintage pour que même le pire cliché devienne artistique tout en le partageant avec une communauté. Chaque photo pouvant être classée à l’aide d’un tag qui répond à une tendance (Amateur, Voyeur, POV, Romantic, Teen, Vintage, Masturbate, Group…).

Tout comme son homologue Instagram, à la manière d’un Twitter, le chaland bénéficiera sur Pornostagram de son propre compte et pourra, à partir d’un site internet et de son mobile, partager ses clichés et suivre ceux des autres utilisateurs.


Pour info, les donuts remplacent les images trop explicites.

Des sextos aux goodies

Simple comme bonjour (madame), mais il fallait y penser. L’idée lui serait venue alors qu’il échangeait quelques SMS et autres MMS coquins avec sa copine. Quentin préfère tout de même préciser :

« Je suis un grand fan d’Instagram, mais, comme tout garçon qui se respecte, je trouvais ça dommage de ne pas pouvoir aller plus loin que « la normale ». Je connais un certain nombre de personnes qui aimeraient pouvoir retoucher leurs photos coquines et les partager ensuite avec leur copain / copine – idem pour les actrices X qui ont une sacré communauté de fans, toujours demandeurs de ce genre de photos prises sur le vif. Mon idée était donc d’embellir ce qui pouvait paraître vulgaire aux yeux de tous. Prendre une photo de soi nu, c’est bien, mais la retoucher en quelques secondes pour l’envoyer à son petit copain, c’est encore mieux ».

Une nouvelle façon d’envisager les relations avec les réseaux sociaux et les « sextos » comme préliminaire… C’est à se demander si le phénomène n’est pas  plus générationnel que technologique. Pour Quentin, c’est un peu les deux :

« Les « sextos », du moins les messages à caractère érotique ne datent pas d’aujourd’hui. Il suffit de voir les lettres qu’envoyaient les plus grands auteurs des siècles derniers à leurs muses respectives. Cela a juste pris une autre forme. C’est aujourd’hui plus rapide , plus facile, grâce à la nouvelle technologie. Maintenant, envoyer une photo est on ne peut plus simple et souvent automatique pour la génération Y ».

Et bien qu’on ne soit pas trop au fait des us et coutumes de cette « génération », on peut s’imaginer que le site devrait intéresser plus particulièrement un public masculin, que l’on sait plus consommateur de pornographie. Les captures d’écrans proposées par Quentin mettent d’ailleurs en images essentiellement le beau sexe. Une réalité que Quentin ne veut pas occulter :

« Il y a en effet beaucoup de femmes car la plupart du trafic généré sur les sites X sont générés par des internautes masculins. Le but étant d’avoir de tous les sexes bien sur. Mais il y a de fortes chances qu’il y ait plus de photos de femmes que d’hommes ».

Côté modèle économique, Quentin veut proposer un site entièrement gratuit aux utilisateurs avec quelques encarts publicitaires réservés. « Le but étant de laisser Pornostagram comme un véritable espace communautaire, ouvert à tous ».

Par la suite, le jeune entrepreneur devrait proposer des options payantes sous forme de nouveaux filtres ou de nouveaux effets exclusifs. Des goodies pourraient aussi voir le jour, mais Quentin préfère avant tout se « focaliser sur la technologie du site pour fournir le meilleur des services aux utilisateurs ».

 

Les photos qui « fuitent »

Et quand on parle des développements futurs à l’heure des très très (très) hauts débits sur mobile, Quentin ne ferme aucune porte :

« Tout est adaptable à la pornographie. Youtube, Facebook, Instagram, Vine, Foursquare… Plein d’idées encore à exploiter ! Mais avant toute chose, Pornostagram sera lancé sous forme de site et accessible via mobile, avec une version adaptée pour ces derniers. Le but étant de sortir une application rapidement si le site prend de l’ampleur ».

Quentin nous promet l’ouverture publique de Pornostagram pour le mois de juin, avec les premières chaleurs. En attendant, il est d’ores et déjà possible de s’inscrire sur le site pour avoir le privilège d’être l’un des premiers à reluquer ou à vous exhiber, seul ou entre amis, sur cette toute nouvelle plateforme communautaire.

Pour celles et ceux qui s’inquiéteraient de voir fleurir sur ce réseau des photos prises dans leur plus stricte intimité par un(e) ex mal intentionné(e) vivant mal une séparation, Quentin a la parade :

« Chaque photo aura une option « Report ». Du coup, n’importe quel internaute pourra nous alerter si une photo va contre nos conditions d’utilisations ou si elle est publiée à l’insu d’une personne. Le but n’est pas d’être un repère à photos volées ! Même si je pense que, comme sur chaque site, certaines fuiteront. »

Aller plus loin

Interview de Quentin, fondateur de Pornostagram, dans Vice

 

 

 


#Instagram

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