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29/03/2024 date de fin
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Pour en finir avec 2012, épisode 1 : le cinéma

Voici mon classement totalement subjectif des films sortis en salles en 2012, les dix meilleurs et les dix pires. On se retrouve demain pour les classements musicaux.

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Les meilleurs :

10. INTO THE ABYSS de Werner Herzog

La dernière immersion documentaire de l’insaisissable Werner macère les tripes de la machine judiciaire américaine, avec les stratagèmes habituels du réalisateur : faux recul, narration hoquetante, commentaires acerbes dispensés par son inimitable voix-off aux accents trompeurs. Encore une fois, le résultat s’avère fulgurant.

9. BELLFLOWER de Evan Glodell

Précurseur malgré lui de l’esthétique Instagram avec sa caméra home-made, Evan Glodell ne se doutait vraisemblablement pas que l’image de son film serait déjà ringarde d’ici la fin 2012. Peu importe : il émane de son premier film une réelle urgence cinématographique, comme une sincérité touchante et attachante.

8. LE TERRITOIRE DES LOUPS de Joe Carnahan

Des working class zeroes anonymes en route pour un boulot de merde. Un crash en pleine nature hostile. Des survivants hagards, confrontés en permanence à leur peur de la mort. Des loups. Une putain de mise en scène. Liam Neeson crédible en action star sexagénaire.

7. KILL LIST de Ben Wheatley

Parce que ça fait du bien de se perdre dans une œuvre sans savoir où l’on va ni d’où l’on vient. Et parce que Ben Wheatley se dessine pas à pas une filmographie audacieuse, passant d’un genre à l’autre avec aisance, et ce sans jamais se départir de sa singulière mise en scène, un naturalisme trompeur qui peut vous foudroyer à chaque instant.

6. BULLHEAD de Michael R. Roskam

Il se passe VRAIMENT quelque chose de passionnant en ce moment dans le cinéma flamand, une vague frondeuse qui s’empare du cinéma de genre pour le partouzer avec un cinéma d’auteur viscéral, prêt à trifouiller la psyché d’un pays toujours à deux doigts d’imploser. Après le punk Koen Mortier et l’esthète Pieter Van Hees, voici le virtuose Michael R. Roskam et son premier obus.

5. TAHRIR PLACE DE LA LIBERATION de Stefano Savona

C’est vachement bien, le 5D Mark II. Non sérieusement, ça fait de super beaux films pour le prix d’un appareil photo, quoi. Filez-en un à Valérie Donzelli, et elle vous troussera des fantaisies autobiographiques césarisables. Quentin Dupieux vous fera des magnifiques plans de pneu dans le désert. Quant à Stefano Savona, il s’immiscera dans l’un des événements politiques majeurs de la décennie pour nous en dévoiler tout ce que les médias n’ont pas trop cherché à comprendre. Question de point de vue…

4. GUILTY OF ROMANCE de Sono Sion

Conclusion de la trilogie de la haine de Sono Sion après les monstrueux Cold Fish et Love Exposure, ce dernier volet a beau être le plus faiblard du lot, il n’en reste pas moins un film monumental, une plongée trouble dans la mécanique du désir envisagée comme nouvelle lutte des classes.

3. LES ENFANTS LOUPS, AME & YUKI de Mamoru Hosada

Haut la main, la plus grosse chialance de l’année, pour sa profonde mélancolie, of course, mais surtout pour sa sidérante beauté.

2. MOONRISE KINGDOM de Wes Anderson

C’est le temps de l’amour, le temps des copains, et de l’aventure-euh.

1. LES BETES DU SUD SAUVAGE de Behn Zeitlin

Des révélations tous azimuts : deux interprètes amateurs hallucinants, qui en une poignée de scènes humilient toute la clique des acteurs syndiqués hollywoodiens ; un compositeur talentueux, un scénariste extrêmement malin, et un réalisateur surdoué, qui se trouvent être le même homme orchestre. Behn Zeitlin, je retiens ton nom et le murmure la nuit, quand il fait trop froid.

Les pires :

10. JASON BOURNE : L’HERITAGE de Tony Gilroy

Alors il y a un type qui crapahute dans les montagnes. Au bout d’un moment, il arrive dans une cabane où vit un mec un peu chelou (limite GAY). Pendant ce temps, Edward Norton complote des trucs. Plein de gens meurent à travers le monde, la cabane explose. Le type se fait la malle avec une docteur qui comprend rien. Heureusement, le héros nous explique l’histoire au bout d’une heure et demie. Puis il se passe encore moins de choses.

9. TAKEN 2 de Olivier Megaton

Istanbul. Un double kidnapping. Une ado qui jette des grenades sur les toits pour retrouver ses parents. Des bad guys albanais très très méchants mais heureusement pas super futes-futes. Luc Besson au scénario. Le réalisateur du Transporteur 3 derrière la caméra. Liam Neeson pas crédible en action star sexagénaire (et visiblement assez honteux).

8. AMOUR de Michael Haneke

Hé, ça vous dit deux heures de prise d’otage à l’issue cramée d’avance dès le prologue ? Franchement, une « leçon de vie » assénée avec sa coutumière dégueulasserie complaisante par Haneke, l’homme qui considère paradoxalement Steven Spielberg comme un pornographe, ça ne vous tente pas ? Et si je vous dis qu’en bonus, Michael dégaine le pianiste Alexandre Tharaud, sans aucune autre justification que de se la péter, vous n’en êtes toujours pas ? Palme d’Or pourtant, les mecs, Palme d’Or…

7. LA VERITE SI JE MENS 3 de Thomas Gilou

Oh la belle catastrophe industrielle. Malgré les pressions de la production sur la critique française et le matraquage médiatique totalement mensonger pour vendre la soupe, ce machin informe et sans âme n’a fort heureusement pas remporté le succès escompté. Tant mieux : en son triste état de produit purement cynique et mercantile, le film pourrait faire plus pour la montée de l’antisémitisme que BHL et Finkielkraut réunis.

6. TWILIGHT, CHAPITRE 5 : REVELATION DEUXIEME PARTIE de Bill Condon

Ce moment étrange et pénétrant où vous explosez de rire au twist du film et que toute la salle vous foudroie du regard.

5. PARANORMAL ACTIVITY 4 de Henry Joost et Ariel Schulman

Les deux baltringues à l’origine du malhonnête documentaire Catfish ont récupéré les manettes de la saga depuis le troisième épisode, et n’en font toujours rien. Les ampoules grillent, les portes claquent, les esprits se tiennent debout dans le noir, les gens font « Oh my god oh my god oh my god ». Et c’est tout.

4. L’AMOUR DURE TROIS ANS de Frédéric Beigbeder

L’intolérable Beigbeder adapte son abominable roman avec les insupportables Gaspard Proust et Nicolas Bedos dans un spectaculaire exercice d’autosuffisance, non sans passer la grosse pommade à la maison mère (Canal Plus), le tout avec une arrogance totalement ridicule, et Joey Starr qui tapine. Une certaine idée de l’enfer.

3. JACK ET JULIE de Dennis Dugan

Non seulement il s’agit d’un des pires films d’Adam Sandler (ce qui n’est pas peu dire), mais il marque en plus la régression d’Al Pacino du statut de cachetonneur à celui d’infâme prostituée. Voir l’extrait pour s’en convaincre.

2. JC COMME JESUS CHRIST de Jonathan Zaccaï

Une idée pas terrible (un cinéaste génial de 17 ans passe son bac), traitée n’importe comment par un réalisateur visiblement très content de lui, et plus occupé à insérer tous ses amis acteurs dans des apparitions « savoureuses et décalées » qu’à faire tenir son histoire debout.

1. HOLY MOTORS de Leos Carax

Mode diplomatique enclenché : « On ne peut pas nier qu’il s’agit d’une proposition de cinéma franchement radicale dans ses partis pris. De fait, si l’on en accepte le postulat, tant mieux, god bless, même. Mais si le procédé lasse dès la troisième séquence, vous pourrez comprendre que chaque nouvelle scène plonge un peu plus dans une horreur indicible ». Voilà pour la diplomatie. SI TANT EST que vous ne rentriez pas dedans, Holy Motors est sans nul doute le film le plus pompeux, vain et prétentieux vu depuis un bon lustre.

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