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Fais attention, Gérard

Vu de mon canapé

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, au milieu des best of de fin d’année et des bêtisiers éculés, un des rares programmes un peu originaux de cette période demeure une fois encore la remise des « Gérard de la télévision ». Cette cérémonie qui récompense les pires programmes et animateurs de l’année nous venge pour tout ce que la télévision française nous a fait subir ces douze derniers mois. Difficile de ne pas être d’accord avec le choix des nominés et surtout de ne pas apprécier la délicate façon dont sont rédigés les prix. Ainsi, celui-ci, remis l’année dernière : « Gérard de l’émission où on te fait croire que tu peux réussir un mille-feuilles de gambas et asperges vertes pochées minute aux cinq épices sur son coulis de Saint-Jacques au Pouilly-Fuissé et sa salade de jeunes pousses du marché au miel de lavande, alors que t’as déjà du mal à faire cuire tes coquillettes. » Le ton est donné.

Parpaing doré

Remis pour la première fois en 2006 et inspirés des fameux « Razzie Awards », les Gérard sont nés de l’imagination fertile du trio Frédéric Royer, Stéphane Rose et Arnaud Demanche, également responsables des non moins savoureux Gérard du cinéma qui pastichent les César. En guise de 7 d’or, dont les Gérard sont une parodie non déguisée, les gagnants repartent avec un parpaing doré orné d’une plaque sur laquelle est gravé le nom du prix reçu. C’est volontairement cheap mais l’ensemble de l’émission l’est également. Approximative et potache, la présentation n’est pas le fort des trois animateurs qui semblent nettement plus doués à l’écrit qu’à l’oral. Si l’intitulé des récompenses est un régal, les blagues échangées sur scène tombent souvent à plat. Entre deux remises de parpaings, le temps est long et l’on s’occupe en essayant de repérer dans le public les célébrités qui ont osé venir récupérer leur prix.

Hélas, rarissimes sont les animateurs et trices qui ont assez de recul pour monter sur la scène des Gérard et accepter le leur. Depuis 2006, seuls Michel Cymès, Valérie Damidot, Valérie Payet et Tex ont accepté leur récompense en mains propres, même s’il se murmure qu’un certain Patrick Sébastien rêve de remporter le fameux parpaing et de venir le chercher en personne, ce qui n’est encore curieusement jamais arrivé. Bref, tout cela en dit long sur le tour de tête des membres de la profession. Ni la diffusion un rien confidentielle de la cérémonie (sur Paris Première), ni le caractère puéril de la manifestation ne les incite donc à prendre cette plaisanterie avec un peu de distance, et c’est plutôt dommage.

Et le Gérard est attribué à…

Pour leur défense, il faut cependant reconnaître que certains Gérard remis cette année sont plutôt gratinés. On ne sait pas qui remportera celui de « l’animateur qui fait de la scène, mais qui ferait mieux de se jeter dedans » (entre Cauet, Julien Courbet et Arthur, parmi d’autres) ni qui repartira avec celui « du vieux châtelain dont on se demande ce qu’il fout à la télé, vu qu’il a plus une tête à jouer du cor dans les chasses à cour, mèche au vent, galopant à bride abattue derrière des lévriers dans la rosée du petit matin le dimanche à Fontainebleau » (pour lequel sont en lice Stéphane Bern, Patrick de Carolis ou encore Bernard de la Villardière), mais ce ne seront pas les prix les plus faciles à accepter.

En revanche, s’il possède un poil d’humour, Frédéric Lopez devrait se réjouir de remporter (car il le mérite) le Gérard « de l’émission où on t’explique que t’as tout à apprendre de pygmées de 1m40 qui ont des frisbees dans les lobes d’oreilles, des anneaux de pêche dans le nez, des plateaux de cantine dans les lèvres, des nichons en forme de banane, plus une dent et la bite dans un tube en bambou », pour son émission « Rendez-vous en terre inconnue ».

Les « Gérard de la télévision » seront diffusés le 17 décembre à 20h40 sur Paris Première. Hélas, devant la qualité plutôt moyenne de la cérémonie, on se prend à regretter que ce qui était sur le papier une excellente idée se retrouve si mal ficelé une fois mis en images. Car s’il est un Gérard que les Gérard devraient se décerner, c’est bien celui de la « parodie des 7 d’or qui parvient à être aussi longue et chiante que l’original et qui devrait se contenter de diffuser ses résultats sur internet ». 

 


#Gérard 2012

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