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Festival A Nous de Voir : les voyants passent au rouge

Toujours impeccable, la programmation du festival À nous de voir, consacré aux films scientifiques au sens très large du terme, affirme une ligne toujours plus politique année après année.

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Fukushima, DR

Il y a comme un marabout-bout de ficelle entre le festival du film court de Villeurbanne, À nous de voir et le tout neuf Mode d’emploi: certains films du premier se retrouvent dans la programmation du second, et certains sujets abordés du côté d’Oullins vont trouver un écho dans la manifestation organisée par la Villa Gillet.

Si À nous de voir avait au départ l’ambition de mettre en lumière un genre (le film scientifique) dont on pouvait penser qu’il était un peu ingrat, la qualité de sa programmation, l’exigence dans le choix des intervenants et sa volonté de rebondir sur les questions les plus actuelles ont peu à peu posé ce rendez-vous comme un vaste forum de réflexion sur ce qui agite la société.

On ne s’étonnera pas d’y trouver cette année la présence de Pierre Carles, infatigable pourfendeur des collusions entre le médiatique et le politique, avec son dernier brûlot autoproduit où il démontre que DSK et Hollande furent les candidats choisis par les médias dominants avant de l’être par les sondés, puis par les électeurs. La démarche de Carles n’a rien de scientifique ; c’est un pamphlétaire, un guerrier de l’image, un poil à gratter nécessaire dans une démocratie moribonde. On peut détester ses méthodes, on ne peut que saluer l’initiative de l’accueillir dans un festival cherchant à dresser un état du monde.

Prochain arrêt : Oullins

Le reste de la programmation est tout aussi étonnant : une journée consacrée à la danse, ou plus exactement au «corps dansé», avec notamment le hit Les Rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch.

Les Rêves dansants, Pina Bausch

Une autre, plutôt opportune autour du réseau ferroviaire français, passant d’un film d’intervention réalisé par le comité d’établissement SNCF de Lyon sur l’avenir du transport régional, à une fantaisie de fiction signée Sam Karmann (son court oscarisé Omnibus) et le beau film de Dominique Cabrera Nadia et les hippopotames qui prend la grande grève qui paralysa en 1995 les transports comme toile de fond d’un récit éminemment romanesque.


Omnibus – Court-Metrage – Sam Karmann

Enfin, un mot sur la Nuit de la SF organisée comme chaque année par AOA production, qui fait le choix de l’ésotérisme bizarre avec le Zardoz de John Boorman et son Sean Connery en moule-burnes, Holocauste 2000, rareté mélangeant science sans conscience et mysticisme flippant, ou encore Pi, opera prima d’Aronofsky façon casse-tête mathématique sous influence esthétique lynchienne. Beau programme, une fois encore !

Par Christophe Chabert, sur petit-bulletin.fr.

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Plastique, bisphénol A : tous intoxiqués? Interview de la réalisatrice Stéphane Horel sur Rue89Lyon

 


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