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Vercoutre, l'homme de la manchette

RANK’N’OL #12. Entre les pierres croulantes qui font dans la surprise party et les Pink Floyd qui nourrissent les soirs d’Europa League, on a fini par choisir le seul combo capable d’enflammer le plus difficile des publics : celui de Gerland. Avec cinq garçons pour mener la danse et rappeler que, pour l’Europe comme pour le Rank, une simple question d’ADN peut faire toute la différence. Une belle bande d’inrankuptibles.

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Jeudi 25 octobre 2012, 3ème journée de Ligue Europa

Olympique Lyonnais – Athletic Bilbao 2-1

Pour Lyon : Lisandro (54ème) et Briand (86ème)

Pour Bilbao : Ibai Gómez (78ème) 


 

Rank'n'OL : le tableau OL-Bilbao

Notes : la grille d’éval’

 

#1 Rennes-OL 0-1 ; #2 OL-Troyes 4-1 ; #3 Évian TG-OL ; #4 OL-Valenciennes ; #5 OL-Ajaccio ; #6 OL-Sparta Prague ; #7 Lille-OL ; #8 OL-Bordeaux ; #9 Kiryat Shmona-OL ; #10 Lorient-OL ; #11 OL-Brest

 

1. Rémy Vercoutre : on va finir par croire que pour devenir un des gardiens préférés du temple, il faut n’avoir rien de génial, mais faire tout très bien. Et si possible, avoir connu son lot de blessures domestiques à la con, un coup de pied dans une poubelle qui finit en fracture ou l’étagère en alu que vous montez au fond du garage qui vient vous taillader la main. Car, avant de le présenter comme la doublure de Lloris, on aurait dû se souvenir à quel point Vercoutre avait tout du double de Greg Coupet. Un type qui, à force de vivre dans l’ombre d’un autre qui multiplie les coups de génie (Barthez ou Lloris), comprend qu’il a tout intérêt à rester ce laborieux à la dure, ne serait-ce que pour tenir une fois dans sa carrière son moment de génie à lui. Pour Coupet, ce fut une double parade insensée face à Rivaldo en 2001, restée depuis dans le OL Of Fame des supporters, quelque part entre le but de Wiltord face au Real (2005) et le lob de Tiago dans le Derby (2007). Sa manchette avec du Gordon Banks dedans devrait valoir à Vercoutre une place au chaud dans ce top des gestes pour l’éternité. Surtout si, en plus de sauver la baraque, elle annonce un but de Briand. Comme quoi, on n’est jamais assez prudent : un miracle peut aussi en cacher un autre.

2. Steed Malbranque : la partie de flipper s’est emballée après sa sortie. Mais si la bille est finalement bien partie, c’est aussi parce que le boss a su retenir la tirette à bon escient. Comme si la pression n’existait jamais, Malbranque a la science de la conservation du ballon et l’art de le redonner toujours proprement. Une gestion des temps faibles que personne n’avait pris à son compte depuis le départ de Juninho. Ce qui est dommage, parce que ce n’est pas ce qui a manqué, les temps faibles, depuis trois ans.

3. Rémi Garde : et justice lui fut rendue. Quand, à la 65ème minute, Rémi Garde décide de passer d’une à deux pointes avec les entrées de Gomis et Lacazette en lieu et place de Lisandro et Malbranque, alors que l’OL mène 1 à 0, on repense à toutes les fois où Laurent Blanc remplaçait un joueur offensif par Alou Diarra, au hasard, pour conserver un résultat, comme, au hasard, un nul à domicile face à la Bosnie. Permettant ainsi aux joueurs adverses d’avancer d’office de vingt mètres puisque, mathématiquement, ils n’avaient plus personnes derrière eux. Non, une équipe n’est pas plus dangereuse en empilant les joueurs défensifs. Le coaching de Garde n’était pas d’un romantisme échevelé -surtout qu’il n’avait pas énormément le choix-, mais il consistait à déplacer l’action au plus loin des tragiques Koné et Lovren. Et, de fait, l’OL a alors connu sa plus belle période, sous l’impulsion d’un Bafé chaud comme la braise. Mais Koné et Lovren n’était pas encore assez loin et Bilbao aurait même pu l’emporter. C’était sans compter sur Vercoutre. Puis Briand. Le coup de folie par définition.

4. Anthony Réveillère : Jallet marcherait sur les mains pour prouver à un journaliste d’un hebdo de Lozère à quel point il est sympathique ; Debuchy ressemblera bientôt à ticket de métro sur lequel on aurait recopié le Léviathan en intégralité ; quant à Sagna… Si la concurrence use de tant de subterfuges, c’est qu’elle a des choses à dissimuler. À commencer par l’écart qui l’éloigne du meilleur de tous les backs droits français. Comme à Rennes, Réveillère le discret a réalisé ce qui est en passe de devenir sa spéciale : interception au milieu et participation à l’élaboration du but, avec une passe décisive pour Licha ce coup-ci. Et comme défensivement, il n’y a pas grand-chose à redire, les autres peuvent bien aller faire des sourires, des tatouages ou des décolorations.

5. Gueïda Fofana : on peut toujours être pris en flagrant délit de mauvaise foi, on ne cachera jamais que Fofana fait partie des attrape-cœurs du Rank. D’abord parce que dans cette maison du milieu qu’est devenu l’OL de Garde, le gars sait y faire pour donner le change aux gardiens des lieux, Malbranque et Gonalons : je récupère, je remonte sur vingt mètres et je donne propre. Parce que l’air de rien aussi, Fofana a le chic pour s’imposer comme un joueur de circonstances, de loin en loin, lors de ces matchs d’Europa League que l’OL finit par gagner à l’arrache. Façon de dire que le garçon y est sans doute pour quelque chose. Reste enfin le drame, celui d’un tout jeune joueur connu pour ses qualités de patron partout où il est passé et réclamé à ce titre un peu partout en Europe. Avant de se retrouver dans le seul club du moment où sa polyvalence mi-relayeur, mi-récupérateur ne vaut pas une place de titulaire à coup sûr. De quoi gagner ses galons de héros maudit. Ou de trésor caché sans lequel il ne saurait y avoir de légende du Rank.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et sur la 89ème minute.

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