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1er mai à Lyon : « Faut pas que Sarkomence »

Comme annoncée, la traditionnelle manif du 1er mai a pris une couleur très politique. A Lyon, ils étaient 20 000 (selon la CGT) et 10 000 (selon la police) à rejoindre Bellecour de la place Jean Macé. Signe de l’entre deux tours : l’autocollant « Le 6 mai 2012 Faut pas que Sarkomence » se portait haut sur la poitrine.

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De mémoire de vieux routier du syndicalisme, ça faisait quelques années qu’on avait pas vu ça à Lyon, un 1er mai. Il faut remonter à 2009 où 20 000 personnes avaient défilé, affirme Pierre Coquan, le secrétaire général de la CGT du Rhône. A l’époque, FO et sept autres centrales appelaient à se joindre au cortège syndical unitaire. En 2012 seuls cinq syndicats ont appelé à cette manifestation (CFDT, CGT, FSU, UNSA et Solidaires).

Mais ce 1er mai, une kyrielle d’organisations et de mouvements de gauche ont battu le rappel et ont rassemblé de nombreux militants et sympathisants. Parmi les principales, on pouvait noter, à la louche : le PS (une centaine de personnes), Europe-Ecologie/Les Verts (une soixantaine), Lutte Ouvrière (une centaine), Réseau Education Sans Frontières (une centaine), les mouvements libertaires (un millier), le Front de gauche (1500). Sans oublier les indépendantistes kurdes avec près de 200 personnes.

Chez les syndicats, le discours était très politique. La banderole de tête ne portait aucune référence directe à l’emploi ou aux salaires, mais une seule inscription « Pour le progrès social ».

Même chez Joël Chapuy, secrétaire départemental de la CFDT, le discours était plus politique qu’à l’accoutumée :

« On veut bien faire des réformes mais pas au prix de la casse sociale. Ce n’est pas aux pauvres de payer pour les plus riches ».

Il ne veut pas le dire tout à fait clairement mais il glisse : « avec Sarkozy, ce n’est pas possible ».

A la CGT, qui a depuis longtemps appelé à voter contre Sarkozy, on ne veut toutefois pas oublier les revendications en matière d’emploi, de lutte contre la précarité et d’augmentation des salaires. Pierre Coquan, le secrétaire départemental, pense déjà à l’étape d’après :

« Le progrès social passe par virer Sarkozy. Ça va arriver. Ensuite ce sera le rapport de force ».

« Tout sauf Sarkozy »

Les manifestants disent ou montrent par leur banderole ou leur pancarte, un ras-le-bol de Sarkozy en forme de grand défouloir. Une militante CGT a même pastiché le journal intime de Carla Bruni publié dans Le Canard enchaîné.

Une banderole affiche « xénophobie en Sarkozie, une saison ça suffit ». Sur une autre : « Je fête le vrai travail sur le dos des ouvriers et ouvrières » avec la caricature d’un patron ventripotent à cigare écrasant ses ouvriers.

Il y a enfin ce sympathisant du Front de gauche qui a inondé le cortège lyonnais d’autocollants « le 6 mai 2012, faut pas que Sarkomence ». Pour ce 1er mai, il en a commandé 1 500 sur Internet après avoir, trois mois durant, recouvert sa petite ville de l’Ain.

Une employée territoriale syndiquée à la CGT résumait un sentiment partagé dans le cortège, avant le second tour de dimanche :

« Tout sauf Sarkozy. Quand on a une occasion de se faire entendre, il ne faut pas la rater, même si dimanche on va également le faire dans les urnes. L’objectif de ce 1er mai est qu’on soit beaucoup plus nombreux sur le plan national que le rassemblement de Sarkozy au Trocadéro ».


#CGT

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