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29/03/2024 date de fin
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Augmentation des tarifs Vélo’v : JC Decaux se renfloue

Mauvaise nouvelle pour les 45 000 abonnés du système de vélos en libre service Vélo’v. Les tarifs vont de nouveau augmenter dès le 2 mai prochain. Et pas qu’un peu : La hausse sera d’au moins 50% sur les abonnements. L’entreprise de mobiliers urbains, JC Decaux, l’exploitant du dispositif, a su tirer profit d’un avenant du contrat de 2004 signé avec le Grand Lyon pour « 

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rééquilibrer ses comptes ».

Le Grand Lyon a voté lundi soir le relèvement du tarif annuel de 15 euros à 25 euros, soit une augmentation de 66%. Depuis le lancement du service en 2005, il aura ainsi progressé de 500% (5 euros en 2005). En contrepartie, un tarif social plafonné à 15 euros par an, et réservé aux moins de 26 ans et aux bénéficiaires du RSA, sera mis en place.

Pour ce qui est de la carte locative pour une journée il faudra désormais débourser 1,50 euro au lieu de 1 euro actuellement, la première demi-heure d’utilisation reste, elle, gratuite. Quand au prix du pass hebdomadaire, il passera de 3 à 5 euros, alors qu’il n’était que de 1 euro lors du lancement.

Pourtant, et malgré ces fortes hausses de tarifs, l’abonnement de vélo en libre service à Lyon restera le moins cher de France, selon Gilles Vesco, vice-président du Grand Lyon en charge des nouvelles mobilités.

 

Avant c’était, « Tarifs bas contre espaces publicitaires »

Quelle est donc la raison d’une hausse si importante des tarifs ? Plus qu’un changement de politique commerciale, JC Decaux (Le numéro du mobilier urbain, inventeur du vélo en libre service) a fait jouer un avenant du contrat de 2004 que le conseil communautaire du Grand Lyon a ensuite entériné.

A l’époque, l’entreprise d’espaces publicitaires, exploitante du service, s’était engagée à mettre en place des tarifs très avantageux pour les usagers. Une stratégie qui avait permis d’implanter le concept inédit du vélo à la carte en France et dans la métropole lyonnaise, avant qu’il ne soit étendu à d’autres agglomérations.

En contrepartie de ces contraintes tarifaires, l’entreprise s’était vu attribuer le marché du mobilier urbain, pour 13 ans, sur Lyon et Villeurbanne. La gestion (ou la création) de plus de 2000 abribus comportant des panneaux publicitaires lui avait été cédée. JC Decaux avait, de plus, obtenu l’exploitation de plus de 600 Mupi (mobilier urbain pour l’information) de Lyon et Villeurbanne. Des « sucettes », comme on les appelle, qui se sont depuis multipliées, et qui présentent une face de communication institutionnelle et une face de publicité, source de revenus l’entreprise. Le principe « tarifs bas contre espaces publicitaires » a donc été remis en cause par l’utilisation de l’avenant.

Le service Vélo’v aujourd’hui solidement installé, et son public fidélisé (plus de 7 millions de locations à Lyon en 2011, en hausse de 16% sur 1 an), JC Decaux envisage donc désormais de « rééquilibrer ses comptes ». Des comptes « déficitaires de 2,8 millions d’euros par an sur le contrat du Grand Lyon », selon Gilles Vesco, qui met en avant l’installation progressive des vélos 3e génération d’ici 2014 pour justifier l’augmentation des prestations.

 

« Hausses inacceptables »

De leur côté, les groupes Europe Ecologie Les Verts (EELV) de Lyon et Villeurbanne, via un communiqué, jugent ces hausses de tarifs « inacceptables ». Ils estiment que les améliorations du service Vélo’v (ouvertures et créations de trois nouvelles stations à la Confluence notamment) « ne peuvent en elles-mêmes justifier de telles augmentations ». Craignant un coup d’arrêt dans l’expansion des modes doux de transport en ville, les écologistes regrettent cette augmentation « brutale, déconcertante et non concertée » qui apparait comme « un mauvais signal pour le développement de l’usage du vélo ».

A voir maintenant si les Lyonnais seront prêt à suivre cette hausse des prix. Et notamment les abonnés qui, sachant que 95% des trajets effectués le sont gratuitement, devraient en grande partie s’acquitter de la facture.

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